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- Lutte ouvrière n°2226
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Dans les entreprises
C&K (Dole-Jura) : Grève pour les salaires
Le mercredi 23 mars, 80 % des 127 ouvriers de l'usine C&K, où sont fabriqués des composants pour les téléphones portables, l'automobile, l'aviation et les satellites, se sont mis en grève pour une augmentation qu'ils ont chiffrée à 115 euros, augmentation générale et primes confondues.
C&K a largement de quoi la payer, car l'an dernier l'usine a fait 19 millions de chiffre d'affaires de plus qu'en 2009, alors qu'il y avait trente salariés de moins, et 4 millions de bénéfices. Mais, lors des négociations salariales, le directeur n'a proposé que 1,6 % d'augmentation générale, 1,2 % d'augmentation individuelle et... deux centimes de plus sur la prime de nuit et d'équipe ! Et cela alors que les salaires ne dépassent guère le smic. C'était franchement insultant et les salariés ont décidé qu'il n'y avait plus qu'un seul moyen pour se faire entendre, à savoir arrêter la production.
Au bout de trois jours, la direction a tenté un coup de force en battant le rappel, notamment des cadres, pour forcer l'entrée, intentant un procès aux grévistes pour entrave à la liberté du travail. La DRH a même inventé une liste de salariés qui auraient bloqué l'entrée. Comme elle avait sorti les noms de son chapeau, sans aucune preuve, et qu'en plus il y avait une autre porte dont la direction avait la clé et par où elle aurait pu faire passer les non-grévistes, C&K a été débouté et condamné à verser 750 euros à chacun des grévistes injustement accusés.
C'est une première victoire, qui a fait plaisir à tout le monde. Et lundi 28, après avoir maintenu leur présence devant l'usine tout le week-end, les grévistes ont reconduit le mouvement à l'unanimité, bien décidés à obtenir leur dû et à faire reculer ce groupe qui a de l'argent à ne plus savoir qu'en faire.