Entre 2001 et 2009, les prix des pièces détachées automobiles ont augmenté de 28,7 %, soit plus du double de l'inflation officielle. C'est ce que révèle une étude présentée par l'association de consommateurs UFC-Que choisir ? Et sur les quatorze derniers mois, l'augmentation moyenne a été de 9,04 %, contre 1,9 % pour l'inflation.

Si l'on compare avec les pays européens limitrophes, Allemagne, Belgique ou Espagne, certains prix pratiqués en France atteignent des sommets. Ainsi, pour une aile avant droite d'une Clio II, le prix est de 105,70 euros en France, contre 46,38 euros ailleurs, rapporte l'auteur de l'étude.

Pourquoi un tel écart ? Parce qu'en France les constructeurs automobiles sont les seuls à pouvoir vendre les pièces détachées de leur marque, et ce monopole leur autorise donc tous les excès, faisant du même coup grimper les tarifs des assurances.

Pourtant, depuis 2007, une clause votée par le Parlement européen annule l'ancien règlement qui accordait aux constructeurs automobiles l'exclusivité de la fabrication des pièces de rechange. Mais les constructeurs français ont fait pression sur le gouvernement pour qu'elle ne soit pas appliquée, au nom de la sécurité - ils seraient paraît-il les seuls à produire des pièces de qualité - et de la lutte contre les contrefaçons. Il faut dire que leur fabrication représente en moyenne quelque 32 % de leurs bénéfices, pour 11 % de leur chiffre d'affaires.

Les gouvernements sont prompts à appliquer les règlements européens dès lors qu'ils restreignent les droits des travailleurs. On l'a vu par exemple avec l'autorisation du travail de nuit pour les femmes. Mais ils savent s'en libérer quand il s'agit de défendre les intérêts des industriels de l'automobile et de couvrir leurs pratiques d'usuriers.