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- Lutte ouvrière n°2225
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Toyota - Onnaing (Nord) : La direction est solidaire... mais seulement des actionnaires
Le Groupe japonais Toyota a annoncé qu'il allait verser 2,6 millions d'euros pour les sinistrés des régions touchées par le tremblement de terre et le tsunami au Japon. Pour une entreprise qui fait souvent dix milliards de profits par an, c'est une somme ridicule. C'est le coût de 260 petites voitures... Et Toyota en a vendu plus de 8 millions en 2010, et pas que des petites !
Chez Toyota, les images des sinistrés du Japon ont ému, chacun se sent solidaire de la détresse de ceux qui ont tout perdu, et qui pour la plupart sont des travailleurs comme nous. Beaucoup de salariés de l'usine ont donc donné à la collecte de soutien organisée par la direction. Mais évidemment il n'y a rien de commun entre ceux qui ont perdu dans la catastrophe le peu qu'ils avaient, et les actionnaires de Toyota, bien à l'abri derrière leurs milliards gagnés sur notre sueur et celle des travailleurs japonais.
La méfiance grandissante envers la direction amène beaucoup de salariés à réclamer que des contrôles de radioactivité des pièces venant du Japon soient effectués par les ouvriers eux-mêmes, et pas par des cadres qu'on ne connaît pas.
Quant aux risques de rupture d'approvisionnement, la direction n'est pas plus transparente que d'habitude. Bien que près de 700 pièces différentes viennent du Japon pour l'assemblage du véhicule fabriqué à Onnaing, la direction continuait de prétendre lundi 21 mars que tout allait bien, et qu'aucun arrêt n'était programmé dans l'immédiat. Pourtant, le samedi 19 mars qui devait être travaillé a été annulé... et l'usine Renault de Douai, à 40 kilomètres de là, a arrêté sa production le mardi 22 mars jusqu'à nouvel ordre, pour rupture d'approvisionnement de pièces produites au Japon. La direction de l'usine se prépare probablement à prévenir les travailleurs la veille pour le lendemain, comme cela s'est déjà produit.
Alors, autant se préparer, pour ne pas payer la facture d'un probable arrêt de production. Que la direction nous fasse venir à l'usine ou pas, c'est à Toyota de payer l'intégralité des salaires.