Les syndicats de La Poste appellent à une journée nationale de grève le mardi 29 mars, pour protester contre l'aggravation des conditions de travail, due avant tout aux suppressions d'emplois.

En 2010, La Poste a supprimé 11 700 emplois. Les départs en retraite ne sont compensés qu'à hauteur de un sur quatre. Et chaque année le rythme des réductions d'effectifs s'accélère. On est ainsi passé en six ans, sans les filiales, de 280 800 postiers à 236 930, ce qui se traduit sur le terrain par des réorganisations servant de prétexte à supprimer des emplois. Les tournées s'allongent, des bureaux ferment ou réduisent leurs horaires.

Pour justifier cette politique, la direction brandit des prévisions de baisse du courrier due à Internet. Ses propres chiffres prouvent que cette diminution est largement surestimée (- 3,5 % en 2010 contre - 5 % prévus) et compensée par l'augmentation du prix des produits postaux (le timbre, aujourd'hui à 0,58 euros, était à 0,55 euros au début 2009). Dans les faits, avec les milliers de suppressions d'emplois tous les ans, c'est toujours plus de charge de travail. Pour les facteurs par exemple, des tournées surchargées sont impossibles à effectuer dans les temps. Dans tous les services, comme aux guichets, à la Banque Postale, ce sont les pressions liées au manque d'effectifs, au travail qui s'accumule... Alors, où serait le problème si, le trafic baissant, les postiers couraient un peu moins et avaient plus de temps à consacrer à chaque usager ? Sans compter que les dizaines de milliers de jeunes qui ne sont pas embauchés pour compenser les départs en retraite seraient infiniment plus utiles dans un bureau de poste qu'à Pôle emploi.

En fait, le seul but des dirigeants de La Poste est de faire toujours plus de profits. En 2010, les bénéfices ont été de 550 millions d'euros, et l'objectif est de doubler d'ici 2015 la rentabilité de La Poste, devenue société anonyme.

Le 29 mars, les postiers ont donc toutes les raisons de se mettre en grève. Ce jour-là, les postiers montreront leur volonté d'une riposte générale face à la politique de La Poste.