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- Lutte ouvrière n°2224
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Leur société
Les écologistes et le nucléaire : Parler de tout... sauf de la gestion capitaliste de la société
Depuis qu'on a connaissance de la menace qui pèse sur une partie de la population japonaise à la suite de l'accident survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, plusieurs représentants des mouvements écologistes sont à nouveau montés au créneau contre le nucléaire.
Il y a évidemment de quoi s'inquiéter. En 1979, dans la centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie, où la fusion partielle à 50 % du coeur d'un réacteur avait exposé la population à une catastrophe heureusement évitée, l'existence d'une enceinte de confinement ayant en l'occurrence permis de limiter le relâchement de produits radioactifs dans l'atmosphère. Sept ans plus tard, l'incendie et l'explosion de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, provoquait des dégâts humains considérables, par irradiation directe puis par contamination des populations environnantes et des ouvriers recrutés pour nettoyer la zone, les « liquidateurs ». Un nuage de particules radioactives avait alors parcouru l'Europe d'est en ouest.
Mais de Noël Mamère à Cécile Duflot, en passant par Nicolas Hulot, qu'est-il proposé ? Un « débat public sur le nucléaire, prélude à un référendum » sur la « sortie du nucléaire ». Ce à quoi Daniel Cohn-Bendit ajoute que « le nucléaire n'est pas à 100 % maîtrisable » alors qu'Eva Joly y voit « un risque qui n'est pas utile ».
Les écologistes dénoncent avec raison les risques découlant de la mise en oeuvre de l'énergie nucléaire illustrés dramatiquement au Japon. Mais cette industrie n'est pas la seule à présenter des dangers, et le recours aux autres sources d'énergie dites renouvelables qu'ils proposent n'est pas la solution miracle.
Mais surtout c'est une façon d'éviter de poser les véritables problèmes. Il ne suffit pas de disserter sur les problèmes du nucléaire et la nécessité de respecter la nature pour offrir une solution aux problèmes de la société.
C'est tout le fonctionnement de la société capitaliste qui est irresponsable, et cela qu'il s'agisse de la gestion du nucléaire, de celle de l'extraction du pétrole dans les plates-formes en mer, ou de quoi que ce soit d'autre. Et c'est cette gestion par des capitalistes irresponsables qu'il faut mettre en cause, autrement dit la propriété capitaliste elle-même.
C'est la question d'un contrôle réel, à tous les niveaux, de la population sur la gestion de la société qui doit être posée. Le référendum proposé par les écologistes n'est qu'un gadget pour parler d'autre chose.