« L'avenir des jeunes Tunisiens est en Tunisie et non dans notre pays », a déclaré Claude Guéant, le tout nouveau ministre de l'Intérieur de Sarkozy. Ces propos pourraient être de Marine Le Pen, car le gouvernement chasse sur ses terres. Une façon crapuleuse d'user de démagogie contre les immigrés en profitant de la situation dans les pays arabes.

Guéant s'est félicité que sur 436 clandestins arrêtés en février dans les Alpes-Maritimes, pour la plupart des Tunisiens, 250 ont été reconduits en Italie. Et il a demandé aux autorités italiennes, en vertu des accords européens sur la surveillance des frontières, de retenir sur leur territoire les immigrés qui chercheraient à gagner la France.

Marine Le Pen, dans une surenchère dont elle et son parti sont familiers, a déclaré après Guéant que si le gouvernement de Kadhafi tombe, des « millions » d'immigrés arriveront peut-être en Europe demain. Et de réclamer « qu'on repousse dans les eaux internationales les migrants qui voudraient rentrer en Europe. »

À son tour, une députée UMP de Seine-et-Marne, Chantal Brunel, a essayé d'être encore plus brutale : « Remettons-les dans les bateaux », a-t-elle dit, déclenchant une polémique et étant finalement contrainte de s'excuser.

Les immigrés risquent leur vie en mer, ou dans leur pays, mais ce n'est pas le problème de ces politiciens qui ne valent décidément pas mieux les uns que les autres. Les préjugés dont ils se servent en divisant les peuples sont le seul vrai danger qu'ont à craindre les travailleurs de tous les pays.