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Dans le monde
Guadeloupe : Acharnement contre les militants syndicaux
En voici quelques extraits :
« Le 14 septembre 2010, l'ensemble de la salle d'audience, y compris la prévenue Régine Delphin, déléguée syndicale de l'Union des employés du commerce-UGTG, est évacuée à la demande du président du tribunal, qui refuse à notre camarade le droit légitime de s'exprimer en créole. Elle est condamnée, sans avoir pu se défendre, ni son avocat plaider, à un mois de prison avec sursis et plus de 10 000 euros d'amende (...) pour des faits liés à la mobilisation des salariés de la Sodimat qui exigeaient l'application de l'accord signé en février 2009.
Charly Lendo et José Naejus, dirigeants de l'UGTG et de l'Union des travailleurs de l'hôtellerie et de la restauration (UTHTR), sont convoqués devant le tribunal de Basse-Terre. À l'audience, le président, visiblement embarrassé, fait remarquer la faiblesse de l'accusation. Pourtant nos camarades, reconnus innocents dans cette affaire montée de toutes pièces par la direction de l'hôtel, la gendarmerie et la préfecture, sont condamnés à 1 000 euros d'amende pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN.
Charlie Lendo et Tédy Coupin, dirigeants de l'UTHTR-UGTG, sont convoqués devant les tribunaux à la demande des patrons de l'hôtellerie qui se plaignent d'avoir été menacés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Une simple plainte du patron du Groupement des hôteliers de Guadeloupe aura suffi. (...)
Gabriel Bourguignon, secrétaire général de l'UTAS-UGTG et dirigeant de l'UGTG, qui a déjà passé un mois en captivité sans procès en 2002 (...), est à nouveau convoqué devant les tribunaux ainsi que Michel Madassamy dans l'affaire dite Texaco-Sara.
Rappelons aussi l'information judiciaire ouverte par le parquet à l'encontre d'Élie Domota, secrétaire général de l'UGTG et porte-parole du LKP, pour incitation à la haine raciale et extorsion de signature.
Ce sont aussi dix jeunes de Petit-Canal emprisonnés un mois sans procès car soupçonnés, sans aucune preuve, d'être à l'origine d'un incendie durant le mouvement de 2009.
(...) Les avocats qui défendent l'UGTG sont eux aussi menacés. C'est le cas de maître Sarah Aristide qui a fait l'objet de menaces, d'intimidation et d'agression, et qui a même été sauvagement molestée par des gendarmes le 22 octobre 2010, alors qu'elle tentait de rentrer dans le Palais de justice pour assurer la défense de Charly Lendo. »
Lutte Ouvrière s'associe à l'UGTG pour dénoncer cet acharnement de la justice et des possédants, et réaffirme sa solidarité avec tous les travailleurs qui, en Guadeloupe comme ailleurs, luttent pour la satisfaction de leurs revendications.