À partir de décembre 2012, les femmes vont devoir payer plus cher leur assurance automobile. Étant globalement des conductrices plus prudentes que les hommes, responsables de moins d'accidents, elles bénéficiaient jusqu'à présent de tarifs inférieurs. Mesure discriminatoire, sexiste, a conclu la Cour de justice européenne, qui demande aux compagnies d'assurances d'appliquer les mêmes tarifs pour les deux sexes.

On aboutit ainsi à cette aberration, sous prétexte de lutte contre la discrimination, de porter un mauvais coup aux femmes. Il en a été de même lorsque, toujours au nom de l'équité demandée par les instances européennes, une loi de 2001 a rétabli en France le travail de nuit pour les femmes, défaisant ainsi une autre loi vieille de plus de cent ans, qui l'interdisait dans l'industrie.

C'est la faute à l'Europe, nous dira-t-on ? Mais alors, pourquoi ce sont les directives défavorables aux travailleurs en général et aux femmes en particulier qui sont appliquées, et pas les autres ? Pour ne prendre que l'exemple des salaires, la Cour de justice européenne demande bien sûr l'égalité hommes-femmes. Le Parlement français, de son côté, a voté une demi-douzaine de lois allant dans ce sens - leur répétition prouvant, s'il en était besoin, qu'elles ne sont pas appliquées. Or, dans toute l'Union européenne, les femmes gagnent en moyenne 17 % de moins que les hommes. Et en France, c'est encore pire. Un classement établi par le Forum économique mondial la place au 127e rang... sur 134 pays étudiés, le revenu moyen des femmes étant inférieur de 36 % à celui des hommes.

En ce qui concerne les tarifs d'assurance automobile, une autre façon de respecter l'égalité aurait pu être de baisser ceux appliqués aux hommes, mais cela les compagnies d'assurances n'y tiennent évidemment pas.