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- Lutte ouvrière n°2222
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Dans les entreprises
Peugeot Sochaux : Des travailleurs protestent pour leurs salaires
Le 9 février 2011, le groupe PSA Peugeot Citroën a déclaré plus d'un milliard d'euros de bénéfices nets pour l'année 2010. Commentaires dans les ateliers : « Le patron ne peut pas dire qu'il n'a pas de quoi augmenter les salaires. On nous en demande de plus en plus. Avoir plus d'argent pour vivre, ce serait normal. » Le 17 février, quand les chefs d'équipe ont annoncé que PSA prévoit 1,7 % d'augmentation à partir de mars 2011, soit 27 euros net seulement de plus par mois, des ouvriers ont rétorqué : « Plus on travaille et moins on gagne ! »
Le lendemain, plus de 300 ouvriers des équipes d'après-midi ou de nuit ont arrêté le travail, à l'appel de la CGT. Ils ont défilé en cortège dans les ateliers du montage en scandant : « De l'argent pour nos salaires, pas pour les actionnaires », « Cadences augmentées, salaires diminués, ça ne peut plus durer, ça va péter », ou encore : « Augmentez les salaires, embauchez les précaires. » Et tous ont décidé de continuer. Le lundi 2 février, sur trois équipes, 500 ouvriers ont arrêté le travail. Dans les cortèges, de jeunes ouvriers embauchés ces mois-ci et des intérimaires étaient présents, ne se privant pas de donner de la voix. Il est même arrivé que la quasi-totalité des intérimaires d'une équipe posent les outils, malgré les pressions de certains chefs.
La hiérarchie a convoqué des intérimaires pour leur demander pourquoi ils ont fait grève. Réponse sans ambiguïté : « Il y en a assez d'être mal payés, d'attendre l'embauche. » D'autres ont dit : « On est sortis parce qu'on est solidaires. » Le mardi 22 février, plus de 200 ouvriers ont encore protesté en scandant : « Et un, et deux, et 300 euros ! », « Augmenter notre salaire, c'est vital, le défendre, c'est capital ! » Quelques intérimaires sont sortis des chaînes pour rejoindre le cortège sous de chaleureuses acclamations. Durant trois jours, les protestations ont compté plus de jeunes travailleurs qu'à l'accoutumée, signe d'un profond mécontentement.