La grève démarrée le 8 février contre le licenciement de 26 salariés et la trentaine de mutations vers le site d'Arras s'est terminée lundi 28 février. Le jeudi 17 février la direction avait retiré son plan de licenciements mais maintenu la fermeture du site de Thiant. Quatre chauffeurs avaient cessé alors leur grève de la faim qui durait depuis une semaine.

Les discussions tournent autour du paiement des jours de grève, des mutations et du montant des primes de départ. 14 chauffeurs ont négocié leur licenciement.

Ces suppressions d'emplois, de plus en plus nombreuses, comme chez Dentressangle ou encore chez le transporteur Willi Betz, près de l'usine Toyota à Onnaing, sont une source de profonde inquiétude parmi tous les chauffeurs routiers du pays. Dans la région du Nord, le transport représente 32 000 salariés ; en 2008, 256 postes ont disparu et 448 en 2009. Les patrons de la branche ouvrent des filiales en Pologne ou en République tchèque, pour le transport à l'international. C'est une main-d'oeuvre moins chère d'au moins 20 % et la fiscalité dans ces pays est très généreuse pour les patrons.

En 2014, le marché européen sera complètement libéralisé et, si rien ne change, les grosses entreprises comme Norbert Dentressangle pourraient encore plus délocaliser leurs activités, pour bénéficier des salaires et des taux d'imposition plus bas.

Pour tous les chauffeurs routiers d'Europe, c'est leur intérêt vital de lutter tous ensemble afin d'imposer au patronat et aux gouvernements des salaires et une législation du travail alignés par le haut.