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- Lutte ouvrière n°2222
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Leur société
Face à l'augmentation des prix : Imposer l'échelle mobile des salaires
Les chiffres publiés le 28 février par l'Insee indiquent de fortes hausses des prix de produits de consommation sur l'année écoulée. Et ce n'est pas fini, puisque l'on nous annonce qu'à cause des cours du pétrole qui s'affolent les consommateurs vont devoir subir toute une série de hausses supplémentaires. Comme si c'était une fatalité.
Les prix des produits manufacturés à la production ont augmenté de 5,4 % en 2010, ceux des denrées alimentaires de 3,9 %. 23 % d'augmentation pour le fioul domestique, 13 % pour les carburants, 11 % pour les légumes frais, 12,6 % pour la volaille, les producteurs répercutant l'augmentation du prix de leur alimentation, 6 % de plus pour les assurances auto, etc. De tous côtés, le consommateur est pressuré.
Et maintenant, à cause de la spéculation sur le pétrole, les industriels, les grandes sociétés de l'agro-alimentaire et de la distribution, les transporteurs routiers et les commerçants commencent à dire que, si cela continue, ils vont être « obligés » d'augmenter leurs prix. Chaque maillon de la chaîne entend répercuter sur le maillon suivant la hausse des prix de l'énergie ou des matières premières, jusqu'à ce que l'on aboutisse aux salariés, chômeurs ou retraités qui, eux, n'ont pas d'autre solution que de payer la note.
Si les capitalistes décident des prix de leurs produits, les travailleurs, eux, ne décident jamais du montant de leur salaire. Si bien que, face à toutes les augmentations, le niveau de progression des salaires n'a jamais été aussi bas. Compte tenu de l'inflation officielle (qui n'a en outre qu'un lointain rapport avec l'inflation réelle), les salariés payés au smic n'ont eu, selon l'Insee, que 0,3 % d'augmentation l'an passé, soit environ trois euros par mois ! Pour l'ensemble des salariés, le salaire moyen n'aurait augmenté que de 1,2 %, en tenant compte toujours de l'inflation.
Les gouvernants et les gros capitalistes ne cessent de répéter que la baisse du niveau de vie des travailleurs est due à la crise. Mais pourquoi cela devrait-il être fatalement à la population laborieuse de payer ?
Déjà, dans nombre d'entreprises, des salariés contestent ce choix, en exigeant des augmentations de salaire. Avec la reprise de l'inflation, la question de l'échelle mobile des salaires est à l'ordre du jour : lorsque les prix augmentent, les salaires doivent augmenter au moins d'autant, voilà ce qu'il faudra bien imposer au patronat.