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- Lutte ouvrière n°2220
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Dans le monde
Seine-Saint-Denis : S'opposer aux expulsions locatives
La fin de la trêve hivernale approche et les expulsions locatives vont reprendre à partir du 15 mars. Du fait de la crise, de l'augmentation du chômage et des bas salaires, le nombre d'impayés explose et 107 000 ménages en France seraient aujourd'hui menacés d'expulsion. Il suffit parfois de peu de chose pour se retrouver dans la spirale infernale qui conduit à être jeté à la rue.
Dans nombre de foyers, le loyer représente près de la moitié d'un smic et plus souvent les deux tiers. Une maladie un peu longue, une période de chômage partiel ou un licenciement peuvent être à l'origine du déséquilibre des finances familiales. Quand il faut choisir entre nourrir sa famille ou payer le propriétaire, le choix est vite fait. Il n'est donc pas étonnant que la Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus populaires, concentre 20 % des expulsions de France.
Les syndicats de locataires ainsi que les maires de neuf communes de ce département, la plupart apparentés au PC, s'organisent pour s'opposer à ces expulsions. Ils dénoncent la diminution des crédits accordés par l'État pour se substituer aux locataires défaillants : moins de 11 millions en 2011, 13 millions en 2010, alors que d'après eux il faudrait 20 millions pour permettre d'éviter que la situation se détériore. La diminution de ces crédits va certainement accélérer les expulsions au printemps prochain ! Ces maires vont rédiger de nouveau des arrêtés interdisant les expulsions locatives. Mais ce ne sont que des barrages symboliques qui ne font que les retarder, puisque les préfets peuvent déclarer ces décrets illégaux et ne se privent pas de le faire.
Pour contrer ces expulsions, il faudra revenir à la solidarité ouvrière. Par le passé, pour y faire face, les gens des quartiers s'organisaient pour faire barrage aux huissiers, même lorsqu'ils étaient accompagnés de la police. Et quand ces expulsions avaient lieu, ils forçaient les portes et remettaient les meubles en place, considérant que les propriétaires s'étaient suffisamment payés sur le dos des travailleurs ! Voilà une tradition qui, certes, ne réglait pas tout, mais ne laissait pas les locataires impuissants devant des propriétaires voraces.