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- Lutte ouvrière n°2220
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Leur société
Laurence Parisot au « petit Nicolas » : Doit mieux faire !
Le patronat a bien des moyens de peser sur le gouvernement, voire de lui dicter sa politique loin des regards indiscrets. Mais, à l'occasion, il ne dédaigne pas de le faire en public. Et Laurence Parisot, présidente du Medef, s'y est employée le 13 février, au « Grand Rendez-Vous » d'Europe 1.
Affirmant « ne pas être en phase avec tout » ce qu'avait dit Sarkozy lors de son show sur TF1, elle a regretté que le président n'ait pas annoncé le « zéro charge pour toute embauche dans les TPE », ces très petites entreprises parfois filiales de grands groupes. Pour le Medef, ce qu'il appelle le « coût du travail » est trop élevé, répète-t-il depuis des années. Il doit baisser. Encore et toujours plus. Car si, en dix ans, la part de la richesse nationale revenant au travail s'est déjà réduite de 10 % au profit du capital, ceux qui le détiennent n'en ont jamais assez.
Parisot réclame donc plus d'argent de l'État. Mais pas question qu'il « s'ingère », dit-elle, dans la gestion des entreprises, tel le projet d'instaurer un bonus-malus pour celles-ci en fonction de leur nombre d'apprentis, projet que Sarkozy est prié de remballer.
Sur le financement de la dépendance, présenté par Sarkozy comme un des « grands chantiers » du quinquennat, là encore, Parisot a tracé la feuille de route du gouvernement. Il doit en tenir à l'écart la Sécurité sociale, et offrir ce marché de 30 milliards d'euros aux compagnies d'assurance privées.
Et quand Parisot dit son « admiration totale pour la jeunesse » de Tunisie et d'Égypte, ce qui ne coûte rien, c'est pour insister aussitôt sur la nécessité, pour le gouvernement, de rétablir au plus vite « des relations économiques normales », c'est-à-dire profitables pour le patronat français, avec ces pays-là. La concurrence, États-Unis et Allemagne, y a déjà envoyé ses émissaires politiques, a-t-elle relevé. Façon de dire à Sarkozy, Fillon ou Alliot-Marie : « Fais ta valise ! » Et cette fois, non pas pour qu'ils aillent en Tunisie et en Égypte passer des vacances aux frais de la princesse (ou du dictateur), mais pour y défendre les intérêts du patronat français.