Jeudi 27 janvier était confirmée la suppression de la filière Maintenance du lycée professionnel Savary de Wattrelos et annoncée la suppression de huit postes et demi, sur les 40 enseignants, soit 20 % de l'effectif. Ceux qui resteraient l'année prochaine auraient des classes fusionnées à 30 élèves en matière générale, comme en français ou en mathématiques. Même les élèves disent : « Vu nos difficultés, vous n'y arrivez déjà pas à 15, alors à 30, ça va être du n'importe quoi ! »

Le lendemain, une assemblée générale a regroupé la presque-totalité des professeurs présents. La grève « reconductible et active » a été votée pour le lundi 31 janvier. La suppression de la filière Maintenance - qui reste une filière avec des débouchés - ne passe vraiment pas. Le Conseil régional y a aussi investi plus de 500 000 euros il y a quelques années, et tout cela disparaîtrait en fumée !

Durant les trois jours qu'a duré la grève, la première semaine, nous avons manifesté jusqu'au centre de Roubaix, dans une ambiance dynamique. Sur les 5 km du trajet, les élèves fonçaient sur tous les passants et rentraient dans les bus pour distribuer les tracts. Nous avons organisé des équipes d'une quinzaine, avec mégaphone, tracts et banderoles, pour s'adresser aux enseignants d'autres lycées qui sont touchés par des suppressions.

Après trois jours de grèves, de manifestations, de rencontres avec d'autres établissements, la seule réponse du rectorat a été de proposer quelques heures supplémentaires à la place de certains postes supprimés à deux des quatre lycées. Cela a été pris comme une insulte : ceux qui resteraient l'année prochaine devraient donc faire des heures supplémentaires pour dédoubler des classes et ainsi pallier aux renvois des collègues. Pas question !