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Yémen : Un pouvoir contesté là aussi
Au Yémen, une manifestation a rassemblé le 3 février des dizaines de milliers de personnes pour réclamer le départ du dictateur Ali Abdallah Saleh, un militaire qui est à la tête du pays depuis 1978. Tout comme Moubarak, celui-ci vient d'annoncer qu'il renonçait à la fois à briguer un nouveau mandat dans trois ans, dans l'espoir de calmer les manifestants, et à faire de son fils son successeur désigné au pouvoir. Mais lui aussi a fait tirer à balles réelles sur les manifestants.
Derrière le souhait des manifestants de faire partir un dictateur qui est à la tête d'un État rongé par l'arbitraire et la corruption, il y a une situation sociale explosive. Dans ce pays de 24 millions d'habitants, presque la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, alors que le pays produit et exporte du pétrole et du gaz en grande quantité. Le chômage atteint 35 % dans ce pays considéré comme le plus pauvre du monde arabe. C'est pour protester contre des conditions de vie indignes que, à l'image du tunisien Mohamed Bouazizi, quatre Yéménites ont tenté de s'immoler par le feu depuis mi-janvier.
Au Yémen, il faut espérer que les travailleurs et les classes pauvres avancent leurs revendications propres, celles qui leur permettent d'obtenir une réelle amélioration de leurs conditions d'existence. Et surtout, qu'ils trouvent les moyens de s'organiser pour mener le combat pour les obtenir.