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- Lutte ouvrière n°2219
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Leur société
Financement de la dépendance - Le gouvernement a choisi : Il faudra payer !
Selon la dénomination choisie par le gouvernement et largement relayée par les médias, « le grand chantier » du financement de la dépendance est désormais ouvert.
Pas grand-chose de comparable avec « le grand chantier » des pyramides et ses travaux pharaoniques. Simplement, la médecine a fait des progrès, on vit donc plus vieux, et par conséquent un certain nombre de personnes âgées - à peine un peu plus d'un million selon les chiffres officiels - ont besoin d'être aidées et entourées pour achever leur existence dans la dignité. Voilà la tâche à laquelle il faut s'atteler, mais qui ne devrait à notre époque poser aucun problème réel.
Mardi 8 février, dans un discours inaugurant une consultation nationale sur le sujet et qui doit durer jusqu'à l'été, Sarkozy n'a pourtant pas ménagé ses effets ni économisé les propos alarmistes. Il a même eu le culot de se poser en moraliste s'interrogeant sur « la place que nous allons faire dans notre société à l'âge et au grand âge ». Surtout, et ceci avant même que la consultation ait commencé, le président de la République a été très clair sur les conclusions qu'il en attend. « Quand les finances publiques sont dans la situation où elles sont, quand le travail est à ce point taxé, quand cinq millions de Français ont déjà souscrit une assurance dépendance, est-il raisonnable de ne pas s'interroger sur le rôle que peuvent jouer les mutuelles, les compagnies d'assurances et les organismes de prévoyance ? »
Et Sarkozy d'insister : « Je demande à chacun d'entre vous d'examiner toutes les options possibles, de n'écarter d'emblée aucune solution, y compris celle de l'assurance, pour des a priori idéologiques. L'idéologie n'a rien à faire dans une affaire de cette importance et de cette gravité. » C'est clair. Ce qui se profile, c'est l'obligation de souscrire une assurance contre le risque de dépendance. Les compagnies d'assurances se frottent les mains, et tant pis pour ceux qui ne peuvent pas payer.
Tout cela pour un « grand chantier » dont le coût est officiellement évalué à dix milliards d'euros par an, une goutte d'eau comparé aux flots de cadeaux que l'État a déversés dans les coffres de ses amis capitalistes.