Déremboursement de certaines radios, aux dépens des malades10/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2219.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Déremboursement de certaines radios, aux dépens des malades

Sans faire aucune publicité, en août et décembre derniers, l'Assurance maladie a décidé de ne plus rembourser une partie des radiographies de l'abdomen et du thorax.

Elle s'appuie sur des recommandations d'experts médicaux qui, depuis 2008, préconisent de limiter ces radiographies au profit d'examens plus performants, comme l'échographie et le scanner.

Plusieurs millions de ces radiographies sont réalisées chaque année. Elles ont longtemps été indispensables à de nombreux diagnostics, mais l'imagerie médicale a beaucoup progressé et il est indiscutable que leur intérêt a diminué. Dans bien des cas, remplacer la radiographie par d'autres techniques serait réellement un progrès mais, pour les responsables de l'Assurance maladie, cela n'est qu'un prétexte pour tenter de réaliser des économies sur le dos des patients.

En effet ne plus rembourser ces radios ne signifie pas que les médecins ne les prescriront plus, mais qu'elles seront à la charge des patients si les médecins les demandent. Car rien ne devrait empêcher les médecins de prescrire ces radios s'ils continuent à penser qu'elles sont nécessaires. En effet l'échographie ou le scanner peuvent ne pas être accessibles à proximité. Aussi de nombreux services d'urgences ne disposent pas de scanner dans l'hôpital. Le choix sera donc pour le patient de payer sa radio, ou de se rendre dans un autre hôpital plus éloigné, ou encore de retarder ainsi des soins ou une opération nécessaire.

La politique actuelle de l'État risque donc de faire qu'un progrès médical, l'amélioration des techniques d'investigations, débouche sur un recul de la qualité des soins pour les milieux populaires. Ce n'est évidemment pas ce progrès qu'il faut remettre en cause, mais les choix de ceux qui dirigent ce système.

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