Des centaines de travailleuses sans papiers, employées dans « l'aide à la personne », ont manifesté, samedi 29 janvier place de la République, à Paris, soutenues par diverses associations, syndicats et partis de gauche. Elles protestaient contre de nouvelles chicanes administratives inventées par l'État pour freiner leur régularisation.

Le gouvernement s'était engagé, à délivrer « des instructions spécifiques » en direction des Préfectures en vue de leur régularisation. Trois cents d'entre elles ont déposé, un dossier de demande de régularisation.

Aujourd'hui, et après des mois de grève et une occupation des marches de l'Opéra où des centaines d'hommes et de femmes se sont relayés, ces travailleuses sont toujours victimes de la lenteur administrative et du blocage de leurs dossiers. Contrairement à leurs engagements, les Préfectures exigent maintenant que ces travailleuses justifient de plusieurs années de présence sur le territoire français et fournissent des pièces supplémentaires qu'elles n'ont pas, par exemple : un an de bulletin de salaire, alors que les autorités savent parfaitement que le travail dans le secteur de l'aide à la personne s'effectue très souvent « au noir ».

Dans la majorité, des cas, les employeurs sont d'accord pour les déclarer et les embaucher. Certains les ont même accompagnées dans leurs démarches à la préfecture. En ne les régularisant pas, les autorités les condamnent à continuer à travailler au noir et sans droits.

Lors du rassemblement, elles ont témoigné, expliquant qu'elles sont les nounous des enfants, vont les chercher à l'école, s'occupant d'eux avant le retour des parents. Elles assurent aussi une partie des tâches ménagères. Elles prennent soin de personnes âgées, les aident à faire les courses, leur préparent à manger et leur tiennent compagnie. Une femme-médecin a expliqué l'aide apportée et l'humanité de la travailleuse qui s'occupe ainsi de sa mère âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Des représentants des travailleurs sans papiers qui occupaient la Cité de l'immigration s'étaient joints à ce rassemblement.

Tous continuent le combat pour leur régularisation. Un combat qui est aussi celui de tout le monde du travail contre l'exploitation. Des manifestations identiques doivent se tenir devant des préfectures, et culmineront par un rassemblement devant la préfecture de Paris.