Au lycée Branly de Lyon (lycée technologique et professionnel de 1 400 élèves), les enseignants ont été informés des prévisions pour la rentrée 2011 : plus d'élèves par classe, moins d'heures de cours dédoublées ; et à la place des postes, le rectorat multiplie les heures supplémentaires. La situation va donc encore se dégrader tant pour les élèves que pour les enseignants.

Mais c'est l'attitude du proviseur qui a mis le feu aux poudres. À la rentrée, la réforme des STI (sections technologiques industrielles) s'appliquera. À la place des STI productique, mécanique, électronique et électrotechnique, il n'y aura plus qu'une seule STI2D (« développement durable »). Les enseignants, qui actuellement sont spécialisés, devront enseigner les différentes matières technologiques et devenir polyvalents, donc interchangeables.

Quant aux élèves, ils vont perdre des heures de cours, en groupe notamment : en matière technologique, au lieu de huit heures hebdomadaires en groupe, ils n'auront plus que cinq heures en groupe et deux heures en classe entière (à trente), ce qui évidemment va dégrader considérablement leurs conditions d'apprentissage. Pour le ministère et le rectorat, le but est de récupérer des postes. Ainsi à Branly un poste et demi d'enseignant va disparaître.

Dans ce genre de cas, c'est en général le collègue qui a le moins d'ancienneté qui est muté. Mais là, c'est le proviseur qui a choisi, de façon totalement arbitraire, le collègue qui devait s'en aller. Et sous des prétextes les plus fallacieux. D'où le coup de colère. : qu'un proviseur se conduise comme un DRH a indigné beaucoup d'enseignants. Aussi le jeudi 27, en heure d'information syndicale, une cinquantaine d'entre eux se sont réunis (sur 150) et ont décidé la grève pour le lundi suivant 31 janvier (jour de bacs blancs).

Déjà le vendredi 28, à une bonne vingtaine, ils ont accompagné les syndicats qui étaient reçus au rectorat pour demander le maintien des postes et ils se sont fait entendre... par un concert de klaxons. Les représentants du rectorat, s'ils ont plus ou moins désavoué le proviseur, n'ont rien cédé quant aux postes. Et le lundi la grève était très fortement suivie : enseignants et surveillants, grévistes et professeurs ne travaillant pas, ils se sont retrouvés pour discuter, confectionner une banderole, et recevoir la presse et FR3.

Rien n'a encore été obtenu mais le moral a remonté pour avoir réagi collectivement, pour soutenir le collègue et par la même occasion, montrer au rectorat le mécontentement général. Prochaine étape : les journées portes ouvertes où cette fois-ci ce sont les parents qui seront informés.