Chanel - Compiègne (Oise) : Les salariés mettent les patrons au parfum02/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2218.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Chanel - Compiègne (Oise) : Les salariés mettent les patrons au parfum

Mardi 1er février, les travailleuses et les travailleurs de l'usine Chanel de Compiègne, dans l'Oise, qui fabrique les parfums du même nom, se sont mis en grève sur les salaires et comptaient poursuivre leur mouvement mercredi. Dans l'usine de Chamant, située à quelques kilomètres de celle de Compiègne, les travailleurs se sont mis également en grève le même jour.

La direction a proposé 2,7 % d'augmentation générale de salaire, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, les 11 et 20 janvier. Or, sur un salaire de 1 300 euros, cela ne représente que 35 euros d'augmentation, ce qui ne compense absolument pas les diverses augmentations de prix, celles de l'essence en particulier. De plus, le pouvoir d'achat est en chute libre depuis des années.

Cela faisait un bon moment que, dans cette entreprise de près de 400 salariés, se discutait l'idée de réagir sur les salaires. D'autant plus que, lors d'une réception organisée à la mi-janvier sur le site de Chanel à Compiègne, les dirigeants présents s'étaient vantés des merveilleux résultats de l'entreprise. Beaucoup de travailleurs disaient qu'il fallait, par conséquent, qu'il y ait une part pour augmenter les salaires et embaucher des intérimaires - cette usine compte en effet plus de 70 salariés en CDD ou en intérim.

Chanel regroupe au total 3 000 salariés en France : en plus de l'usine de Compiègne qui produit le parfum de luxe, Chanel regroupe celle de Chamant, le centre de distribution du Meux et de celle de Verneuil-en-Halatte, tous situés dans l'Oise, le dernier fabriquant des sacs et divers accessoires de luxe dont le prix équivaut au salaire mensuel d'une ouvrière. Les propriétaires de Chanel sont deux frères, les Wertheimer, des milliardaires dont la fortune, la cinquième de France en 2010, est estimée entre 5 et 8 milliards d'après le journal Le Parisien du 6 juin 2010. Installés à New York et à Genève, les deux héritiers de cette ancienne famille enrichie grâce à l'industrie du luxe possèdent aussi de nombreux chevaux de course qui leur rapportent de l'argent, et occupent leurs loisirs. Bref comme on peut le constater, l'entreprise est donc florissante et ses propriétaires n'auront même pas à se priver de quoi que ce soit en satisfaisant les revendications des salariés en lutte.

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