Au 1er février, les tarifs des péages sur les autoroutes ont augmenté de 2,24 %. Il s'agit d'une moyenne, ce qui veut dire des hausses plus élevées sur certains tronçons, en particulier les plus fréquentés.

C'est une hausse très supérieure à l'augmentation des péages de 2010, qui était de 0,5 %, mais aussi à l'inflation officielle. Et sur certains tronçons, les péages reviennent désormais plus cher que l'essence...

Depuis la fin de la privatisation menée par Villepin en 2005, les autoroutes sont gérées par des trusts du BTP. La Sanef, qui gère les autoroutes du nord et de l'est de la France, et la SAPN, qui gère celles de Normandie, sont deux filiales du groupe espagnol Albertis. Vinci contrôle Cofiroute et ASF (Autoroutes du sud de la France), et Eiffage fait son beurre sur l'axe Paris-Rhin-Rhône et le viaduc de Millau.

Comme le trafic n'est pas près de baisser sur ces autoroutes qu'on est bien souvent forcé d'emprunter, et comme les plus anciennes sont amorties depuis bien longtemps, ces augmentations de péage sont donc tout bénéfice pour les sociétés concessionnaires et leurs actionnaires. Quant aux nouvelles autoroutes, les péages y sont encore plus élevés, le pompon revenant aux autoroutes urbaines, dont un tronçon de la A86 francilienne. Pour emprunter le tunnel long d'environ 10 km entre Vaucresson et Versailles, il faut presque payer un euro du km à Cofiroute qui a la concession pour 75 ans.

Alors, avec la bénédiction de l'État qui auparavant empochait directement les péages et maintenant autorise les augmentations des sociétés privées, c'est bien un véritable racket que subissent tous ceux qui doivent se déplacer, le plus souvent non par plaisir mais pour aller travailler. Et comme le prix des billets de trains augmente le 8 février de 2,85 % en moyenne, ils sont cernés...