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- Lutte ouvrière n°2217
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Dans les entreprises
Renault - Le Mans : Grève à la Logistique
Du mercredi 19 janvier après-midi au vendredi 21 à 17 heures, les caristes des différentes gares routières de l'usine Renault-Le Mans et les approvisionneurs du L3P, soit une petite quarantaine de travailleurs, se sont mis en grève totale dans les deux équipes et la Normale.
Le mécontentement couvait depuis longtemps, avec la suppression au fil du temps de nombreux postes et la répartition de la charge de travail sur ceux qui restent. Malgré cette situation, la direction de la Logistique a décrété qu'il y avait encore sureffectif et qu'il leur faudrait à tour de rôle être prêtés sur des postes en fabrication.
Aussi, lundi 17 janvier, un premier débrayage rassemblait les travailleurs des deux équipes de la logistique du département 81, pour réclamer une entrevue avec le chef de département. Comme celui-ci ne se manifestait pas, c'est la RRH du secteur qui dut les recevoir et, pendant plus de deux heures, les travailleurs ont exprimé ce qu'ils avaient sur le cour. Un rendez-vous a été pris pour le mercredi 19 janvier à 13 h 30.
Surprise par ce mouvement, la direction tentait de reprendre la main et transformait l'entrevue en « réunion de travail » pour exposer, tableaux à l'appui, que les caristes n'étaient pas très engagés et donc trop nombreux. Cette attitude hautaine de la direction mettait le feu aux poudres. Les travailleurs de l'équipe du soir décidaient de ne pas reprendre le travail et votaient la grève. Ceux du matin qui étaient restés faisaient de même pour le lendemain 5 h 30.
Dès la grève votée à la logistique du département 81, la CGT appelait les gares routières des autres départements à rejoindre le mouvement, vu que les problèmes étaient les mêmes. À 17 h 30, l'ensemble des caristes de logistique étaient en grève.
Jeudi matin, tous les caristes de logistique se mettaient aussi en grève. Les gares routières étaient quasiment paralysées, seuls quelques petits chefs et des briseurs de grève patentés montaient sur les engins. Dans l'après-midi, la direction recevait une délégation de grévistes à deux reprises mais cela ne donnait rien.
Le lendemain matin, la grève tenait bon et la CGT appelait à un débrayage de soutien sur l'ensemble de l'usine. Plusieurs dizaines de travailleurs répondirent présent. Une nouvelle rencontre avec la direction eut lieu en fin d'après-midi, qui aboutit à la signature d'un compromis stipulant « qu'une nouvelle mesure des temps (pour déterminer le prétendu sureffectif) aurait lieu avec la participation effective des salariés du secteur (et donc des grévistes) ». En outre, si « prêts il devait y avoir, cela ne serait qu'après une visite médicale d'aptitude au poste ».
Dans l'ensemble, les grévistes sont satisfaits d'avoir marqué le coup, de s'être fait respecter et d'avoir été solidaires à 100 % durant le conflit. Cela comptera pour l'avenir.