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- Lutte ouvrière n°2217
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Leur société
Absentéisme scolaire : Frapper les parents ou inciter les élèves à fréquenter l'école ?
Le décret d'application de la loi qui supprime les allocations familiales aux parents dont un enfant aurait des absences injustifiées à l'école vient d'être publié.
Lorsqu'un élève a plus de quatre demi-journées d'absence sans justificatif dans le mois, l'inspecteur d'académie envoie dans un premier temps un courrier aux parents. Si cela se renouvelle, il doit alors saisir la Caisse d'allocations familiales qui retiendra sur ses versements un pourcentage correspondant au nombre d'enfants absentéistes.
Cette loi est d'autant plus injuste qu'elle va frapper les plus pauvres, car si un enfant de cadres supérieurs sèche les cours, les parents auront encore de quoi boucler leurs fins de mois. Elle vise en fait les familles qui, accumulant les problèmes - chômage, bas revenus, exclusion sociale - n'arrivent plus à contrôler leurs enfants. Leur enlever tout ou partie de leurs allocations, indispensables pour se loger et se nourrir, va les enfoncer encore un peu plus sans rien régler.
En outre, quatre demi-journées d'absence injustifiée dans le mois, c'est peu : il suffit d'être en retard d'une heure pour se voir gratifié d'une demi-journée d'absence. C'est souvent le cas de lycéens qui, pour aider leur famille, travaillent parfois tard le soir et ont une panne de réveil le lendemain matin. Et qu'en est-il des parents qui gardent un jour ou deux leur enfant car il est fiévreux, sans qu'il soit nécessaire pour autant de consulter un médecin ? Ou des lycéens qui font grève ?
Le gouvernement prétend ainsi lutter contre l'absentéisme scolaire, prélude à la délinquance. Mais dans le même temps il réduit le nombre de classes, notamment dans les lycées professionnels qui accueillent beaucoup d'élèves en rupture de ban et tentent de les réinsérer dans un cycle scolaire.
L'absentéisme scolaire est un réel problème contre lequel se bat sans arrêt l'ensemble du personnel éducatif. Mais ce n'est pas en frappant les plus démunis qu'il sera réglé.