Lundi 10 janvier à Toulouse quartier Papus, au petit jour un ouvrier carreleur d'origine turque a été arrêté par la police. Vingt-quatre heures plus tard, il était embarqué dans un avion pour Istanbul. Il vivait en France depuis dix ans avec son épouse et ses trois enfants, dont les deux plus jeunes sont nés ici. Tous les trois sont scolarisés dans les écoles et au collège du quartier.

Toute la famille avait déjà été arrêtée en 2007 et placée en centre de rétention dans la banlieue toulousaine. Cette ignominie avait provoqué un élan de solidarité et une mobilisation parmi les personnels des établissements scolaires, les parents d'élèves, les voisins et associations du quartier. Une délégation massive s'était rendue à l'audience du tribunal administratif, où la décision d'expulsion fut rejetée.

Depuis, cette famille espérait bien voir aboutir ses demandes de régularisation. C'était sans compter sur le pouvoir de nuisance de certaines directions des services de l'État qui, cette fois-ci, se sont empressées de procéder à l'expulsion en prenant de court la mobilisation. Pour autant, l'émotion et l'indignation à l'annonce de la nouvelle ont été vives et la solidarité avec les enfants et leur mère s'est aussitôt mise en place.

Un rassemblement a eu lieu dès le lendemain devant l'école élémentaire. Une pétition a déjà recueilli 250 signatures. Un comité de soutien s'organise pour prendre en charge toutes les tâches rendues nécessaires par l'exigence du retour du père auprès des siens et la régularisation définitive de toute la famille. Et même si la mobilisation risque d'être de longue haleine, chacun est conscient que seul le développement de la solidarité dans ce quartier très populaire de Toulouse peut faire obtenir satisfaction.