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- Lutte ouvrière n°2216
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SNCF - Basse-Normandie : Le désengagement des pouvoirs publics
Il n'y a pas que dans le Sud-Est que les passagers des trains ont subi la pagaille pendant les fêtes. Ainsi, le dimanche 19 décembre, suite à des chutes de neige, des branches et arbres sont tombés sur les caténaires de la ligne Paris-Cherbourg, qui relie la Basse-Normandie à la capitale. Un train a été bloqué pendant des heures en pleine campagne et la ligne fermée jusqu'à la fin de journée, tandis que les suppressions de trains se prolongeaient jusqu'au lendemain midi. En conséquence des centaines de voyageurs sont restés bloqués et des dizaines d'entre eux ont dû passer la nuit gare Saint-Lazare à Paris ou en gare de Caen.
La fatalité des intempéries ? En fait, sur la ligne Paris-Cherbourg, comme sur beaucoup d'autres lignes, l'entretien des abords des voies n'est pas la priorité, ni pour RFF (Réseau ferré de France, la société chargée des voies), ni pour la SNCF. Le budget affecté à cet entretien ne cesse de diminuer. Si les arbres le long des voies étaient taillés régulièrement, il y aurait beaucoup moins de chutes d'arbres ou de branches, mais pour faire ce travail il faut des hommes.
Or le nombre de collègues intervenant sur les voies est de plus en plus réduit. Et comme le nombre d'équipes diminue, les zones d'intervention sont de plus en plus étendues. Par exemple, l'intervention sur les caténaires le 19 décembre a pris longtemps, car il n'y a plus qu'une équipe, basée à Caen, qui était donc assez loin de l'avarie.
Autre exemple, dans la même région : pour le trajet Rennes-Caen il faut dix minutes de plus qu'avant car, entre Dol-de-Bretagne et Pontorson, la voie est en si mauvais état que la vitesse est maintenant limitée à 40 km/h sur 10 km. Et alors que les rames récentes qui circulent sur cette ligne peuvent aller jusqu'a 160 km/h, sur une bonne partie du trajet les trains ne dépassent pas les 100 km/h à cause de l'état des voies.
« Les dysfonctionnements », « les retards » ne sont pas dus aux grèves, comme le laisse entendre Pépy, le PDG de la SNCF, mais aux économies imposées depuis des années par la SNCF (et donc Pépy !), RFF et l'État, au mépris du service rendu aux usagers qui, comme les conditions de travail des cheminots, ne cesse de se dégrader.