Voilà des mois dans ce service que, quoi qu'on fasse, le retard de dossiers s'accumule, provoquant en fin d'année des conditions de travail épouvantables. Alors, quand début janvier la direction s'est empressée de ne garder que deux intérimaires sur les cinq qu'elle avait finalement engagés fin décembre, la coupe déjà pleine, a débordé.

Mardi 11 janvier, le personnel débrayait pour porter une pétition réclamant le renfort de deux personnes par équipe, soit six en tout. Le directeur a bien essayé de déclarer que les « flux et les stocks régressent », mais il a vite eu la réponse qu'il méritait. Plusieurs personnes lui ont décrit les piles qui s'entassent, notamment d'offres de prêt en attente de traitement et pour lesquelles arrivent coups de fil, mails et fax à répétition. Il a senti s'exprimer l'émotion, la fatigue et le ras-le-bol.

Le directeur ayant dit que nous n'aurions pas six personnes et qu'il ne savait pas quelle décision serait prise, un délégué a déclaré que le plus simple était de revenir tous ensemble chercher la réponse le jeudi suivant. L'idée de revenir avait fait son chemin avant le débrayage et, dès mercredi, la direction annonçait l'arrivée imminente de trois nouveaux intérimaires, portant ainsi leur nombre à cinq.

Nous nous sommes donc suffisamment fait craindre de la direction pour qu'elle lâche autant et si vite. Mais le problème se reposera si nous ne gardons pas les intérimaires quand les nouveaux prêts à taux zéro arriveront dès février, et la situation empirera quand la « saison des prêts immobiliers » battra son plein dès le printemps. Alors, plus important que le nombre de renforts obtenus, nous savons quoi faire la prochaine fois.