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- Lutte ouvrière n°2216
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Leur société
Front National, un parti antiouvrier
Le FN a le front de se présenter comme le meilleur défenseur des travailleurs, français s'empresse-t-il d'ajouter. Qu'il essaye de dresser les travailleurs les uns contre les autres, d'expliquer que les problèmes des travailleurs français d'origine - comme si cela voulait dire quelque chose! - seraient dus à la présence de travailleurs venus d'autres pays, ce n'est pas défendre les travailleurs, même ceux que l'on dit français.
Non, ce n'est pas les défendre que détourner la colère des salariés de leurs véritables ennemis, des responsables réels de leur exploitation, de leurs exploiteurs, le patronat. C'est au contraire contribuer à les affaiblir. Le FN est et a toujours été dans le camp du patronat.
Pour l'illustrer, il suffit de se souvenir de ce qui se passait il y a trois mois quand le monde du travail - français, immigrés confondus dans les même défilés - s'est mobilisé pour défendre la retraite. De quel côté se trouvaient les dirigeants du Front National ? Du côté du gouvernement et de ses mesures, c'est-à-dire du côté des exploiteurs. Pendant longtemps, le FN défendait la retraite à 65 ans, voire parfois à 70 ans, si on écoutait J.M. Le Pen. Ce n'est qu'au dernier moment, par opportunisme, que le FN a inscrit la défense de la retraite à 60 ans dans son programme, tout en insistant sur la nécessité d'en faire bénéficier en priorité la fraction des travailleurs dite française. Mais il a continué à défendre la perspective de la retraite par capitalisation, c'est-à-dire d'une retraite à la carte, financée par les salariés eux-mêmes, en fonction de leurs moyens.
L'actualité nous fournit un autre exemple du camp dans lequel se situent les dirigeants du FN : le camp des dictateurs. Ainsi Bruno Golnish, le second de ce parti, critiquait le fait que le gouvernement refuse l'asile sur le sol français du dictateur tunisien déchu.