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Leur société
Logement : Réquisitionner les logements vides !
Après l'occupation d'un immeuble place des Vosges, dont ils ont été expulsés en octobre dernier, les militants du collectif Jeudi noir ont investi le 27 décembre un nouveau bâtiment parisien vacant, situé à deux pas de l'Élysée. Destiné à l'origine à recevoir des bureaux, l'immeuble fait face au siège du groupe d'assurances AXA, auquel il appartient par le biais d'une filiale immobilière. Le collectif a prévu d'y aménager 24 chambres pour accueillir des travailleurs précaires, des mères célibataires, des chômeurs, des intermittents du spectacle, des étudiants, tous en mal de logement.
Mais déjà l'expulsion menace, AXA s'étant empressé, alors que l'immeuble était resté vide depuis 2006, de déposer un référé. Et ce n'est pas du côté des mal-logés que le secrétaire d'État au Logement Apparu, s'est rangé : « Pour moi, c'est un squat, donc une occupation illégale. Il ne s'agit absolument pas d'une réquisition qui est, elle, un instrument juridique légal », a-t-il déclaré. Mais le même Apparu se garde bien justement d'utiliser la réquisition, comme le réclament les associations comme Jeudi noir ou Droit au logement-!
Les gouvernements, y compris lorsqu'ils étaient de gauche, n'ont jamais appliqué la loi qui prévoit la réquisition des logements vacants. En 2009, l'Insee en a dénombré 1,8 million, dont 122 000 à Paris, mais un tel gâchis ne compte pas vraiment pour Apparu. Pour lui, « le droit à la propriété est un droit intangible. Ainsi, lorsque l'on est propriétaire, on fait ce que l'on veut du bien que l'on possède. Le propriétaire a le droit de l'utiliser ou non ». Il s'inscrit dans le droit fil des gouvernements successifs qui ont cautionné ce point de vue de nantis.