Isri - Merckwiller Pechelbronn (Bas-Rhin) : Une direction qui se croit tout permis12/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2215.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans les entreprises

Isri - Merckwiller Pechelbronn (Bas-Rhin) : Une direction qui se croit tout permis

Suite à un arrêt de travail de 4 heures, vingt-six salariés de l'usine ISRI à Merckwiller-Pechelbronn, dans le nord de l'Alsace, se sont vu lourdement sanctionnés car le directeur de cette usine, qui fabrique des sièges de camions pour les usines Mercedes, ne supporte pas que des salariés osent protester contre les attaques du patron.

Le 15 décembre, à l'issue des négociations sur les coefficients et les salaires, les délégués des syndicats CFDT et CFTC ont signé une diminution des coefficients, accompagnée du gel de la prime d'ancienneté et de sa diminution dans les années qui viennent.

Le 16, le délégué syndical CGT a informé le personnel du recul qui lui était imposé. Des salariés ont décidé d'arrêter le travail et, à une petite trentaine, ils ont tenté d'entraîner leurs camarades dans les ateliers - l'usine compte à peu près 400 salariés. Aussitôt, ils ont été jetés dehors par la direction et se sont alors mis devant un camion pour l'empêcher de sortir. Blocage tout à fait symbolique puisque, ce jour-là, le préfet du Bas-Rhin avait pris un arrêté interdisant la circulation des camions à cause des chutes de neige. Cela n'a pas empêché le patron de faire venir un huissier pour constater l'entrave « à la liberté du travail ».

Accompagné de deux salariées le délégué syndical de la CGT a rencontré le directeur, pour les négociations sur les salaires et les plannings. Sur la promesse de discussions en janvier, les salariés en grève ont décidé de lever le camp. Mais quelques jours plus tard, les vingt-six travailleurs ayant fait grève ont reçu une convocation pour le 29 décembre en vue d'une sanction, alors que l'usine était fermée entre Noël et nouvel an et la majorité des travailleurs en congés. Suite à ces convocations, 23 travailleurs ont écopé de cinq jours de mise à pied, les deux salariées qui avaient accompagné le délégué syndical sont licenciées et le délégué syndical de la CGT est en mise à pied conservatoire en vue de son licenciement !

Des responsables de la CGT, avec une quarantaine de militants alertés, sont allés à l'usine pour les soutenir le 29 décembre et protester contre les agissements de voyou de la direction. Le 6 janvier s'est tenu un Comité d'entreprise sur les licenciements : un seul délégué a voté contre, les autres (CFDT et CFTC) se sont abstenus. Ce patron de choc qui n'a rien à faire des lois et encore moins des travailleurs utilise tous les moyens et en particulier la terreur pour imposer sa dictature.

Mardi 11 janvier, à l'appel des syndicats CGT, CFDT et FO, 150 militants de différentes usines du Bas-Rhin se sont rassemblés avec quelques travailleurs de l'usine qui avaient débrayé le matin, devant l'usine puis à l'intérieur, malgré la présence des gendarmes. À la délégation de syndicalistes qu'il a reçus, le directeur a réaffirmé les sanctions. Les manifestants lui ont alors promis de revenir jusqu'à la levée de celles-ci.

Partager