Aux Pays-Bas comme en France, la casse des services publics se poursuit depuis des années. C'est le cas des services postaux. La Poste néerlandaise a été privatisée en 1989. En 1994 elle a été cotée à la Bourse d'Amsterdam, puis en 1996 elle a racheté TNT, une entreprise australienne de services postaux et de transport express de colis, documents et fret.

Elle est ainsi devenue une multinationale, qui emploie aujourd'hui plus de 150 000 personnes dans le monde, possède sa propre compagnie aérienne et dispose d'une plate-forme européenne implantée sur l'aéroport de Liège.

Au gré des ventes et acquisitions d'autres sociétés, les services postaux ne représentent plus que 40 % des activités. À chaque vente ou achat, des charrettes de licenciements ont eu lieu. TNT post Group est ainsi devenu une entreprise où règne l'insécurité sociale permanente, avec des conditions de travail détériorées, des salaires très bas, une précarité institutionnalisée.

Parallèlement, le service rendu aux usagers n'a fait que se détériorer. Les bureaux de postes ont été fermés dans les villages depuis des années, et ceux des villes ont été transformés en commerces proposant un peu de tout : papeterie, téléphones portables, etc. Cette détérioration du service postal touche désormais les grandes villes.

Le service postal néerlandais, qui était réputé être l'un des meilleurs d'Europe, ne cesse donc aujourd'hui de se dégrader. Depuis le début septembre, des bureaux de poste ferment. Ainsi dans un quartier de La Haye, deux sont fermés depuis le 16 septembre, remplacés par des points de vente dans deux librairies et des guichets pour les opérations bancaires dans d'autres banques. Seul le « business point TNT » a gardé un bureau ouvert...

Mi-novembre une manifestation des postiers de tout le pays a eu lieu devant le siège de l'entreprise à La Haye pour protester contre les 3 100 nouveaux licenciements prévus dans les centres de tri et à la distribution. Dans le même temps chacun reçoit de la publicité pour des boulots de « porteurs postaux » s'adressant aux étudiants, aux femmes au foyer, aux retraités, pour quelques heures de travail dans son quartier, à l'heure de son choix, et pour lequel il faut avoir sa bicyclette. TNT cherche aussi des commerçants pour accueillir ses points de vente.

En tout cas TNT post reconnaît elle-même qu'il y a des problèmes de distribution dans la plupart des grandes villes.