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- Lutte ouvrière n°2213
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Leur société
Ardennes : Non à la répression contre les manifestants
À l'aube du 16 décembre, huit participants de la manifestation du 28 octobre contre la réforme des retraites étaient interpellés à leur domicile ou sur leur lieu de travail par la police. Lors de cette manifestation, des échauffourées avaient eu lieu avec le cordon de police déployé de manière provocatrice devant la permanence de l'UMP à Charleville-Mézières. C'est d'avoir brisé les vitres de ce local dont sont accusés les huit manifestants arrêtés.
La police a choisi de monter une opération à grand spectacle contre ces huit travailleurs. À sept heures du matin, les policiers en civil et en uniforme ont débarqué à la porte de leur logement ou sur leur lieu de travail, aux usines Visteon ou aux ateliers municipaux par exemple. La descente de police avait lieu au même moment aux quatre coins du département, comme si ces salariés étaient de dangereux malfaiteurs qui risquaient de s'enfuir. Ils ne furent relâchés qu'après un long interrogatoire.
Ces méthodes, dès qu'elles furent connues, suscitèrent l'indignation de tous, syndicats, partis politiques de gauche et d'extrême gauche, mairie socialiste de Charleville, et une conférence de presse s'est tenue pour protester contre ce coup de force. Chacun est conscient qu'au-delà de ces huit travailleurs ce sont tous les manifestants que l'on cherche à intimider. L'indignation est d'ailleurs d'autant plus grande que la police a toujours pris beaucoup plus de gants avec les patrons qui, ces dernières années, ont fermé leurs usines après des faillites frauduleuses. Pourtant, ce ne sont pas des vitrines que ceux-ci ont brisées mais la vie de centaines de familles ouvrières.
Un procès aura lieu le 27 janvier, et tous ceux que révoltent ces méthodes policières ont bien l'intention de s'y faire entendre. Toutes les poursuites contre les huit manifestants inculpés doivent être abandonnées.