L'usine du trust sidérurgique ArcelorMittal de Dunkerque a perdu plus de mille emplois en dix ans. De 4 253 travailleurs inscrits aux élections professionnelles d'octobre 2000, on est passé cette année à 3 241. Et la direction prévoit un effectif de 3 040 pour la fin 2011. En 2010 la direction a mis en place un nouveau plan de « départs volontaires » de 316 salariés, et elle ne remplace pas ou peu les nombreux départs en retraite. Ainsi, c'est une « vague d'embauches » de... 57 personnes en tout et pour tout pour les sites de Dunkerque et Mardyck ! La masse salariale diminue. En un an, elle a baissé de 8,83 %.

Depuis l'été, le haut-fourneau n°2 et la coulée continue 21 ont été arrêtés pour cause de baisse de la demande d'acier, comme dans de nombreux sites en France et en Europe. Les travailleurs ont dû prendre six de leurs jours de congé ou de leurs RTT. La direction annonce aussi des jours de chômage partiel. Ainsi au Train à chaud continu la production aura été de 40 000 tonnes supérieure aux prévisions... mais maintenant il faudrait chômer pour ne pas trop produire !

Côté salaires, les augmentations ont été de 0,5 % en mars et en décembre, ce qui représente globalement 0,45 % sur l'année, bien moins que l'augmentation officielle des prix de 1,6 %.

Mais les profits d'ArcelorMittal se portent toujours très bien : 3,8 milliards de dollars durant les neuf premiers mois. Et les patrons ont d'autre part annoncé qu'ils allaient acheter jusqu'à 6 % des actions de la société à un prix pouvant aller jusqu'à 25 % au-dessus du cours.

De quoi donner des idées aux travailleurs pour revendiquer une véritable revalorisation de leur salaire !