Airbus - Toulouse : Les logisticiens réclament un salaire correct15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Airbus - Toulouse : Les logisticiens réclament un salaire correct

Dans le cadre de sa politique de réduction des coûts (plan Power8+), Airbus a sous-traité, il y a peu, la majorité de l'activité logistique et magasins au trust Kuehne+Nagel qui a absorbé l'activité auparavant sous-traitée aux sociétés Daher, DHL, ISS, Sofrastock... Ce trust est un des géants mondiaux de la logistique avec 55 000 salariés dans plus de cent pays.

Les négociations salariales traînaient en longueur et l'objectif était d'harmoniser par le bas les salaires, conditions de travail et emplois. Au total, Kuehne+Nagel compte près de 500 travailleurs et déjà, le 21 octobre, une centaine avaient débrayé à l'appel de la CGT. Quand tous les syndicats ont appelé à la grève illimitée à partir du 8 décembre, le mouvement a été largement suivi. Et ils se sont retrouvés très nombreux au rond-point La Crabe pour distribuer des tracts aux travailleurs d'Airbus, revendiquant 60 euros net pour tous.

La veille de la grève, la direction avait envoyé une lettre d'intimidation où elle disait notamment que « le blocage à la libre circulation des personnes mais aussi des biens ainsi qu'à la liberté du travail est un trouble... illicite ». Au nom de quoi elle se permet d'interdire une vie décente à des centaines de travailleurs en n'accordant que des salaires insuffisants.

Le lendemain, les grévistes se sont retrouvés à l'entrée Louis-Bréguet, toujours aussi déterminés. La direction, qui n'avait soi-disant pas de sous pour eux, en avait trouvé pour payer deux huissiers et même certains cadres pour les surveiller en permanence. Sauf que les grévistes ont eu les croissants, le café et les coups de klaxons de sympathie des camionneurs et des salariés Airbus qui passaient là !

Vendredi 10 décembre, en fin de matinée, après bien des discussions, le patron acceptait d'accorder 1,6 %, avec un talon de 45 euros brut (à peu près 36 euros net) avec effet rétroactif au 1er janvier, au 1er mars ou au 1er mai, selon la date d'anniversaire de reprise des sociétés. Cela correspond à 3,2 % d'augmentation pour un salaire de 1 400 euros brut, et ils sont nombreux à être concernés.

Même si ce n'est pas ce qu'ils revendiquaient - le patron affirmant neutraliser la matinée du vendredi si les grévistes reprenaient le travail - c'est sur des applaudissements que ceux-ci ont décidé d'arrêter leur grève.

Ces deux jours et demi de grève passés ensemble ont permis à des travailleurs qui viennent de sociétés différentes et qui sont dispersés aux quatre coins d'Airbus, chaînes A340, A380, A320, pôle Athos, de mieux se connaître. Ensemble, ils ont senti combien leur travail est essentiel dans Airbus et combien il est inacceptable qu'aussi bien Airbus que Kuehne+Nagel se gavent sur leur dos. Des liens se sont créés et ce sera leur force.

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