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Leur société
Le «plan grand froid» en Isère : Un service minimum aux dépens des sans-logis
Dans l'agglomération grenobloise, il a fallu attendre plusieurs jours après le début de la vague de froid et de neige mardi 30 novembre (Météo-France mettait ce jour-là le département en « alerte orange ») pour que la préfecture passe le plan « grand froid » du niveau 1 au niveau 2. C'est seulement le jeudi soir, soit trois jours plus tard, qu'elle a accepté d'ouvrir un peu plus les portes des centres d'hébergement.
Pendant ce temps, des dizaines de familles, des centaines de personnes ont dû se débrouiller pour trouver refuge à la gare, dans des halls d'immeubles, ou comme elles ont pu.
Comme chaque année à l'approche de l'hiver, les services préfectoraux mettent en place des lieux d'hébergement, en faisant faire le travail par les associations caritatives, ce qui coûte moins cher à l'État. Mais ces structures d'accueil déjà en place, il ne s'agissait surtout pas de les ouvrir en grand, sous peine de voir le dispositif saturé dès le premier jour. Un aveu qui montre que le nombre de places (318 pour tout le département) est très insuffisant.
Au niveau 2 du « plan grand froid », chaque personne est censée être à l'abri. Ce qui n'est d'ailleurs pas vrai, car il n'y a pas de place pour tout le monde. Mais même ceux qui ont un lit ne sont pas au chaud tout le temps. Certaines structures sont loin de Grenoble : l'une est dans un village de Chartreuse à environ 1 000 mètres d'altitude, à 12 km par une route de montagne, avec, pour les hommes, l'obligation de quitter les lieux en journée. Il faut retourner sur Grenoble chercher abri et nourriture. Une autre est à une demi-heure à pied de l'arrêt de bus le plus proche...
La préfecture est revenue au niveau 1 dès lundi 6 décembre, les températures ayant temporairement augmenté, si bien que beaucoup de personnes sans abri n'ont pas eu le temps de se rendre compte qu'avec le niveau 2 elles avaient, contrairement à d'habitude, une chance d'avoir une réponse positive quand elles téléphonent au 115.
Le préfet appelle hypocritement chacun à « veiller aux plus fragiles », ce qu'il se refuse à faire lui-même.