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Leur société
Conférence de Cancun sur le climat : Les profits des bourgeois avant la survie de l'humanité
Les représentants des 192 pays siégeant à l'ONU sont réunis au Mexique, à Cancun, dans le cadre de la conférence sur le climat qui se tient du 29 novembre au 10 décembre. Celle-ci est sensée apporter des réponses au problème du réchauffement climatique de la planète. Mais la seule chose certaine est qu'il ne sortira rien de concret de cette réunion, qui fait suite au fiasco retentissant de celle de l'an dernier à Copenhague, malgré la présence alors de la plupart des chefs d'États, et en particulier de tous ceux des grands pays, Obama en tête suivi comme son ombre par Sarkozy.
DES RISQUES IDENTIFIES
Et pourtant, le réchauffement de la planète est considéré par la plupart des climatologues comme étant un problème crucial pour l'avenir de l'humanité. Il est directement dû à l'augmentation rapide et continue de la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère qui est la conséquence directe de l'activité industrielle débridée et totalement anarchique du monde capitaliste. Les conséquences pourraient devenir dramatiques, en particulier pour certaines zones côtières du fait de la montée des eaux.
Cela fait maintenant des années que les scientifiques disent leur inquiétude, sans que rien ne change. Ces dernières décennies le rejet de gaz carbonique s'est fortement accéléré. La température globale de la planète s'est déjà élevée de 0,8 degré, les scientifiques estiment qu'au-delà d'une augmentation globale de la température de 2 degrés, la planète courrait le risque de phénomènes potentiellement incontrôlables et catastrophiques. Ils lancent donc l'alarme.
L'IRRESPONSABILITE DES INDUSTRIELS ET DES ÉTATS
En réalité, il n'y aurait aucun problème technologique insurmontable pour produire sans dommage majeur pour l'environnement. Le seul problème est que cela aurait un coût et que les riches groupes capitalistes ne veulent pas perdre, ou même risquer de perdre, un seul centime. C'est irresponsable, voire suicidaire de la part de ceux qui décident en connaissance de cause d'aggraver le danger, à seule fin de préserver jalousement leurs profits immédiats. Jamais l'expression « après moi le déluge » n'aura été autant de circonstance pour décrire le comportement de la classe capitaliste qui est en fait le pendant de celui qu'elle a face à la crise de son système.
Quant aux États qui représentent ces grands groupes financiers et industriels, ils agissent à l'unisson. Ils ont des paroles pour admettre le problème, mais aucune solution qui pourrait nuire aux profits de leurs bourgeois. Le premier pollueur de la planète et le plus puissant, les USA, qui serait aujourd'hui dépassé par la Chine (mais le pays a une population quatre fois plus nombreuse), a même refusé de signer les accords de Kyoto qui se contentaient de permettre aux industriels pollueurs de racheter des « droits à polluer » à ceux qui, faute de moyens, ne les utilisaient pas. Cet accord vient à échéance en 2012 et un grand nombre de pays qui y avaient souscrit ont annoncé qu'ils ne voulaient même pas reconduire ces simples mesures. Les États-Unis quant à eux refusent toutes mesures contraignantes qui viendraient entraver la liberté de leurs industriels d'empoisonner la planète. Cela avait été dit avec des fioritures l'an dernier par Obama, c'est dit plus brutalement cette année par le porte-parole du gouvernement américain.
Le seul résultat, qui n'est même pas acquis, serait un auto-contrôle des différents pays pour suivre l'évolution des dégâts provoqués sur leur propre territoire. Si la Chine se dit prête à prendre des engagements unilatéraux quant à la diminution des gaz à effet de serre, les USA restent inflexibles. Et pourtant la détérioration de l'atmosphère se montre déjà plus importante que les prévisions : l'augmentation de la concentration en gaz carbonique s'accélère et certains estiment que l'augmentation de la température pourrait atteindre 4 degrés d'ici à cinquante ans.
Pour protéger vraiment l'humanité, la seule action de salubrité publique serait de débarrasser au plus vite la planète de ce système capitaliste nuisible, voire mortel.