Depuis trois ans, un train direct, composé de voitures TGV, circulait chaque jour entre Brive (Corrèze) et Lille. Il offrait à la population des départements de Corrèze, Haute-Vienne, Creuse, Indre, Cher et Loiret une liaison avec la banlieue parisienne, les aéroports (arrêt à Roissy) et le Nord, en évitant la traversée de Paris. Sa fréquentation, de 400 voyageurs par jour en moyenne, était conforme aux prévisions.

Seulement voilà : lors du renouvellement du contrat, la SNCF demande aux régions Limousin et Centre de faire passer leur contribution de 1 million à 3,5 millions d'euros par an chacune ! Devant le refus des Régions, la SNCF a décidé de ne plus faire circuler ce train que quatre jours par semaine à partir du 12 décembre.

Voilà comment la population paye deux fois le train : une fois en achetant son billet, une autre en payant les impôts locaux.

Mais ce n'est pas mieux du côté des marchandises. Chaque semaine, des citernes de lessive de soude vont de Fos-sur-Mer à Saillat (Haute-Vienne) pour l'usine de papeterie International Paper. Le transport ne se fera désormais plus par fer mais par route, avec les risques que cela représente : vingt à trente camions de ce produit dangereux vont traverser le pays. Déjà, le gaz liquéfié destiné à la compagnie Primagaz des Bardys, qui était livré par train, est livré par camion depuis trois ans.

Pour faire des économies, la SNCF et les industriels sont prêts à prendre tous les risques qu'implique le transport de matières dangereuses par camion, sur des routes où circulent en même temps des millions de voitures et où les accidents ne sont pas si rares.