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- Lutte ouvrière n°2208
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Dans les entreprises
Arkema - Jarrie (Isère) : Les travailleurs du nettoyage en ont assez !
Les salariés du nettoyage de l'usine Arkema de Jarrie, près de Grenoble, ont fait grève mercredi 17 novembre, à partir de 7 h, pour protester contre leurs conditions de travail et contre les menaces de sanctions (voire de licenciement) envers leur responsable syndicale, convoquée ce jour-là à 8 h 30 par l'employeur. Un rassemblement a eu lieu devant l'entrée de l'usine avec le soutien de la CGT Arkema et l'UL-CGT de Grenoble.
Depuis début mai, une nouvelle société, la Mouette, a repris le contrat de nettoyage pour l'usine Arkema. Mais en plus, elle a fait appel à une autre société, 2CP1, pour s'occuper de l'encadrement des salariés. Ceux-ci sont donc sous-traités de sous-traités. et en tout cas, maltraités !
Car depuis le changement de société, les salariées du nettoyage doivent faire plus de prestations, mais avec moins d'heures de travail et moins de personnel. En effet, l'ancienne entreprise de nettoyage ASN avait 1 050 heures pour faire le travail. La Mouette a repris le contrat avec seulement 630 heures puis a négocié 80 heures de plus avec Arkema (soit 710 heures).
Il y a peu, avec ASN, les salariés étaient dix à travailler sur le site. Aujourd'hui, ils ne sont plus que six, dont trois à temps partiel ! Les conditions de travail se dégradent donc de plus en plus. Des fiches de postes, affichées partout, définissent les tâches des salariées dans le détail. mais elles sont irréalisables ! Alors la direction de la société de nettoyage demande de « nettoyer une fois sur deux » ! Et si les travailleurs refusent de « tricher » ainsi, les avertissements tombent.
Quant à la direction d'Arkema, elle soutient que les prestations et les surfaces ont diminué. C'est un peu fort ! Certes l'atelier chlorure d'aluminium et les anciens bureaux administratifs ont fermé mais elle a rajouté des prestations, comme nettoyer les faïences des sanitaires sur une hauteur de 1,70 m, une fois par semaine, alors que cela devait être fait avant tous les mois.
Les travailleurs exigent donc la levée immédiate de toute sanction. Ils exigent encore que les contrats à temps partiel passent à temps plein, et l'embauche de deux salariés supplémentaires. Ils exigent enfin une augmentation des salaires, qui sont minables, un treizième mois et 40 euros de prime de transport.
Bien sûr, ils expliquent que le plus simple serait qu'Arkema les embauche directement, au lieu de cautionner, par souci d'économie, les méthodes inadmissibles d'entreprises sous-traitantes du nettoyage qui saignent leurs salariés !