Suite aux débrayages importants des opérateurs à l'usine Pechiney de Saint-Jean-de-Maurienne, suivis par ceux d'Aluminium Dunkerque, la direction générale de Pechiney Rio Tinto a réuni les syndicats le 18 novembre, pour répondre à la demande de réouverture des négociations salariales pour 2010.

Il en est ressorti une prime de 500 euros pour tous, versée en décembre, et une autre prime variable de 120 à 450 euros, suivant les sites. Pour Aluminium Dunkerque, cette prime pourrait varier entre 206 et 306 euros et, contrairement à ce que voulait la direction, ses critères ne sont pas liés à l'état d'avancement des réorganisations dans les ateliers, ce que refusaient catégoriquement les opérateurs.

Réunis en assemblées d'équipes, à l'initiative de la CGT qui avait appelé seule à la grève, les opérateurs sont plutôt satisfaits de la tournure des événements. Après quelques heures de débrayages très bien suivis, 500 euros tout de suite, c'est toujours bon à prendre. Bien sûr, cela ne vaut pas une bonne augmentation générale mais, lutter pour une augmentation importante des salaires, les travailleurs savent par expérience qu'il aurait fallu pour cela engager une vraie grève de plusieurs jours pour envisager de faire reculer le groupe Rio Tinto. Pour le moment, les opérateurs ne s'estiment pas prêts à une telle épreuve de force.

Pourtant de l'argent il y en a dans les caisses de Rio Tinto, qui a engrangé 5,8 milliards de dollars de résultat net pour le premier semestre 2010, soit 100 000 dollars de bénéfice par salarié ! Une augmentation mensuelle de 150 dollars (110 euros par mois) pour tous les salariés du groupe représenterait 54 millions de dollars, soit moins de 1 % du bénéfice du premier semestre 2010 !

En attendant un conflit majeur sur les salaires, les opérateurs d'AD ont plutôt le sourire et ont apprécié d'avoir joué un mauvais tour à la direction. Et ils ont pris rendez-vous le 7 décembre, pour le jour de la réunion sur la négociation salariale 2011.