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Dans le monde
Révélations du site Wikileaks : La barbarie de la guerre d'Irak
Le 23 octobre, le site Internet Wikileaks a rendu public et transmis à quatre grand journaux - le New York Times, américain, le Guardian anglais, le Spiegel allemand, et Le Monde français - plus de 400 000 documents secrets émanant de l'armée américaine et concernant son intervention en Irak entre 2003 et 2009.
Le même site avait publié en juillet dernier plus de 90 000 documents secrets, et édifiants, concernant la politique américaine en Afghanistan. Selon la presse, l'administration américaine qui avait eu vent de cette nouvelle publication avait mobilisé une équipe de 120 personnes pour tenter de l'empêcher. En vain.
Il s'agit cette fois de rapports rédigés par des soldats américains rendant compte, au jour le jour, des exactions - assassinats, tortures, viols - commises par eux, par l'armée irakienne ou par les milices privées, et dont ils ont été témoins. La description des faits est, selon la presse, très édulcorée quand c'est l'armée américaine qui est en cause, mais beaucoup plus crue quand il s'agit de l'armée irakienne ou de bandes de mercenaires. Ce n'est pas la première fois que des exactions de l'armée américaine en Irak sont rendues publiques, et dénoncées. Mais l'ampleur des révélations montre bien qu'il ne s'agissait pas de bavures, mais de la barbarie ordinaire d'une armée impérialiste d'occupation en campagne.
D'après ces documents, en Irak, entre janvier 2004 et décembre 2009, la guerre aurait fait plus de 176 000 blessés et 109 000 morts, dont plus de 60 % de civils. C'est bien la population qui fut la principale victime de cette sale guerre, présentée en son temps par les Bush, Cheney et Blair comme censée lui apporter la démocratie, mais qui l'a en fait plongée dans la barbarie.
Quant à l'administration d'Obama - qui, lors de sa campagne électorale, s'était fait une spécialité de la dénonciation de la guerre d'Irak, de la torture, des emprisonnements illégaux etc. - elle s'est bornée, par la voix d'Hillary Clinton, secrétaire d'État, à condamner la publication de documents susceptibles « de mettre en péril la vie des soldats et des civils des États-Unis et de leurs alliés ». Autrement dit, face à ces révélations, elle s'en prend aux responsables... de leur publication.