L'annonce du plan d'austérité de Cameron aura été accompagnée par une série de manifestations dans les plus grandes villes du pays, où des dizaines de milliers de manifestants ont exprimé leur colère, non seulement face aux mesures du gouvernement mais aussi face à la passivité de la direction de la centrale syndicale TUC.

Car beaucoup s'attendaient à ce que le TUC cherche au moins à marquer le coup face à la volonté du gouvernement de licencier des centaines de milliers de travailleurs, en particulier dans le bastion traditionnel des syndicats qu'est le secteur public.

Mais il n'en a rien été. Les manifestations qui se sont déroulées étaient dues à l'initiative des structures locales d'un petit nombre de syndicats, tandis que les leaders nationaux gardaient un profil bas et que le TUC lui-même se contentait d'une réunion publique bien sage dans l'enceinte du Parlement, à Londres. Unanimes, les directions syndicales n'ont pas démordu de leur position : il y aura bien un appel à une mobilisation nationale, mais ce sera pour le 26 mars 2011. Et tant pis pour les travailleurs qui, d'ici là, seront visés par les attaques de Cameron !

Et pourtant, au même moment, des travailleurs se battent contre les conséquences directes de l'austérité du gouvernement. C'est le cas par exemple dans le métro de Londres, contre des licenciements, dans plusieurs centres postaux menacés de fermeture, ou encore dans les casernes de pompiers de Londres et dans plusieurs municipalités face à des attaques contre les conditions de travail sous couvert d'économies.

Mais les leaders du TUC préfèrent laisser ces travailleurs se battre dans l'isolement plutôt que de compromettre leurs chances d'être cooptés par le gouvernement, dans le cadre d'une grande négociation destinée à fixer les conditions de mise en oeuvre de son plan d'austérité.