Attali vient de soumettre, au nom de la commission qu'il préside, 24 propositions au chef de l'État. Cet ancien « conseiller spécial » de Mitterrand de 1981 à 1991 se vante d'avoir inspiré à celui-ci la « rigueur économique », en fait une attaque contre les salaires, à partir de 1982. Depuis quelques années, c'est Sarkozy qu'Attali prétend conseiller, comme si celui-ci avait besoin d'idées supplémentaires pour sa politique en faveur des riches contre les pauvres !

L'attaque contre les retraites ? La commission Attali se contente de l'avaliser, sans trouver pour la justifier de mensonges qui n'aient déjà été dits et redits par le gouvernement. Mais elle y ajoute la proposition de ne verser les allocations familiales qu'en dessous d'un certain plafond de ressources, assortie d'un « gel de certaines prestations sociales (aides au logement, allocations familiales, prestations maladie indexées.) ».

La commission Attali aurait bien proposé également le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux et le gel du point d'indice qui sert de référence aux salaires des fonctionnaires. Seulement, le gouvernement y a déjà pensé tout seul ! Alors, la commission propose de prolonger de deux ans ces mesures et d'élargir cette règle de non-remplacement aux salariés de la Sécurité sociale et des collectivités locales. Comme le gouvernement a déjà décidé d'un gel pendant trois ans des dotations de l'État aux collectivités locales, le rapport Attali veut marquer sa différence en recommandant une baisse de 1 % de ces versements, accompagnée d'une restriction notamment sur les prestations sociales attribuées par les départements.

De même, en matière d'attaques contre la santé, Attali veut montrer qu'il est possible d'aller encore plus loin que celles de ces derniers mois. Aussi préconise-t-il le déremboursement intégral des médicaments à vignette bleue et orange et une « participation financière plafonnée des malades en affection de longue durée (ALD) », alors qu'ils sont pris en charge pour le moment à 100 %. Cela concerne entre autres des maladies comme le cancer ou le diabète, que les malades devront financer.

Parallèlement, le rapport Attali est aux petits soins pour la santé des profits des entreprises. Non seulement il estime que « le cour des allégements de charges sociales sur les bas salaires devrait être préservé », mais il propose un gigantesque cadeau - 26 milliards d'euros ! - de baisse des cotisations sociales de la branche famille, « qui pourrait être compensée par une hausse de 3,2 points de TVA ».

Le seul intérêt des « propositions » d'Attali au gouvernement, c'est de confirmer que la prétendue « réforme des retraites » n'est qu'un îlot dans un océan de projets évoqués et qui pourraient passer du cerveau d'un bouffon du pouvoir à ce pouvoir lui-même.