Lycée Joliot-Curie Nanterre (Hauts-de-Seine) : L'art d'envenimer la situation20/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2203.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C168%2C229_crop_detail.png

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Lycée Joliot-Curie Nanterre (Hauts-de-Seine) : L'art d'envenimer la situation

Le lycée Joliot-Curie de Nanterre a fait les titres des médias, lundi 18 et mardi 19 octobre, à cause d'affrontements entre jeunes et policiers avec incendies de voitures.

Venant après des semaines de mobilisation des enseignants, le mouvement des lycéens n'était pourtant pas du tout parti pour prendre ce chemin. Il a débuté par une assemblée générale autorisée dans le lycée vendredi 8, qui a voté le blocage du lycée pour la journée du mardi 12 octobre.

Ce jour-là et le lendemain, le blocage s'est déroulé sans incident.

Les choses ont commencé à changer le jeudi 14, lorsque les forces de police se sont alignées devant l'entrée de l'établissement pour officiellement « permettre l'accès des élèves au lycée » et donc mettre en échec toute tentative de blocage. Il était clair que bien peu allaient entrer dans le lycée sous la protection des uniformes. La mobilisation a continué, et ce jour-là les incidents ont été limités.

Mais le lendemain, le dispositif policier s'est durci : policiers en grande tenue, casqués et munis de boucliers, dans l'emprise même de l'établissement, faisant un cordon devant l'entrée des élèves. Cela ne pouvait être ressenti que comme une provocation. Les policiers ont cherché à déloger les jeunes qui occupaient la chaussée et bloquaient les voitures, usant de gaz lacrymogènes. Des heurts se sont produits, les jeunes se mettant à lancer des projectiles, les policiers utilisant des flash-balls, dont une fois au moins, selon les témoins, à tir tendu, ceci au lendemain des incidents de Montreuil où un jeune avait eu le visage gravement atteint par ce type de projectile.

La semaine suivante, dès lundi 18 octobre, les autorités, avec l'accord de la direction de l'établissement et malgré l'appel des enseignants, ont pris la responsabilité de remettre en place le même dispositif policier.

Malgré une tentative avortée de certains élèves participant au mouvement pour tenir une assemblée générale dans l'enceinte de l'établissement, des jeunes, pour la plupart venus de l'extérieur, ont relancé les affrontements avec la police et se sont ensuite déplacés dans la ville, laissant un sillon d'abribus brisés et de véhicules brûlés. Ce sont les scènes que les médias ont montrées. Et une fois ce genre d'engrenage enclenché, nul ne sait comment il peut s'arrêter. Ainsi, le lendemain, de nouveaux incidents se produisaient.

Si tout le dispositif policier avait pour objectif de rétablir le fonctionnement normal du lycée, on voit à quel échec lamentable il a conduit. La direction de l'établissement, qui se flattait de ne pas permettre les débordements, a conduit au résultat exactement inverse.

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