Jeudi 14 octobre, la direction de La Redoute organisait une fête, où étaient invités tous les salariés et où devait être annoncée une « surprise extraordinaire ». « Laissez-vous faire », annonçait le carton d'invitation.

La vraie surprise, ce fut une centaine de collègues d'un secteur qui doit être externalisé (Tourcoing 3), venus faire un comité d'accueil à l'entrée de l'usine textile désaffectée transformée en salle de spectacle, pour montrer, à l'inverse, qu'ils ne se laissaient pas faire.

À chaque arrivée de navettes de bus, sur l'air des lampions, ils rappelaient qu'ils ne veulent pas que la direction de La Redoute transfère leur contrat de travail à la DIAM, filiale de Redcats, criant vigoureusement « Retrait du projet » et appelant leurs collègues à rester quelques minutes par solidarité et pour mieux comprendre leur situation.

Car, bien évidemment, l'externalisation se traduirait par une aggravation des conditions de travail et une baisse du pouvoir d'achat.

Et la direction de La Redoute a le culot d'organiser une fête, avec champagne et petits fours à gogo, au moment où elle prévoit de se séparer encore de 220 salariés de Tourcoing 3 et alors que l'encre du dernier plan de 672 suppressions d'emplois est à peine sèche.

Le concert de couvercles, mais aussi les discussions avec les collègues s'arrêtant pour marquer leur solidarité, ont duré pendant deux heures.

Dès le lendemain, dans les ateliers de La Martinoire, ceux qui étaient allés à la fête, malgré tout alléchés par la surprise promise, se disaient que la direction s'était vraiment fichue d'eux. Car la surprise c'était. le changement du slogan publicitaire que martèle La Redoute dans les médias ! Avant : « La Redoute : réussir ensemble », maintenant ce sera : La Redoute « Osons, tout est permis ».

Les salariés de Tourcoing 3, c'est sûr, vont continuer à oser contester leur transfert.