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Toyota Onnaing - Valenciennes : Après les profits explosifs, les bénéfices électriques
La direction a confirmé, après des semaines de fuites et de suspense, que l'usine produirait un petit véhicule hybride essence-électricité en 2012, peut-être sur les mêmes éléments de base que les Yaris essence et diesel déjà produites.
La Yaris, véhicule à moteur thermique, a largement contribué aux profits des actionnaires de Toyota. Maintenant, place à l'électricité... et aux nouvelles subventions de l'État et des collectivités locales.
Malgré les profits accumulés par le groupe mondial Toyota et ceux réalisés malgré la crise - 1,7 milliard d'euros en trois mois (avril à juin 2010) - des millions d'euros seront quand même fournis à l'entreprise sur les fonds publics ! Le Figaro du 21 septembre signalait que « le constructeur est éligible à une aide publique supérieure à 20 millions d'euros, soit le maximum autorisé par la Commission européenne ». « Éligible », mais peut-être pas élu ? En tout cas Valérie Létard, secrétaire d'État du gouvernement de Sarkozy et présidente de la communauté d'agglomération de Valenciennes, a tenu à préciser que Toyota ne recevrait que 3,75 millions !
Mais pourquoi ces millions, pour les actionnaires qui en accumulent déjà tant ? Après avoir laissé courir des bruits pendant des mois, pris contact dans le secret avec des politiciens comme Valérie Létard pour obtenir des subventions, organisé une conférence de presse le vendredi 24 septembre, ce n'est que le mardi 28 septembre que le PDG de l'usine a annoncé à l'ensemble des salariés - convoqués par la direction en assemblées pendant le temps de travail - la construction d'une petite hybride pour 2012... Enfin quelques minutes où l'on a pu souffler un peu !
Lors de ces assemblées, il y a eu à chaque fois un gros brouhaha, surtout quand le PDG a déclaré regretter, la main sur le coeur, qu'il n'y ait pas beaucoup de Toyota sur le parking du personnel...
Alors, plutôt que les 3,75 millions d'euros de nouvelles subventions aillent gonfler encore un peu plus la richesse des actionnaires de Toyota, il aurait mieux valu que cet argent aille aux travailleurs. Et 1 250 euros pour chacun des 3 000 salariés de l'usine auraient été bien plus utiles... car les salaires ouvriers sont trop bas pour faire face au coût de la vie.
Alors que la direction affirme que l'usine ne travaille qu'à 60 % de sa capacité, les cadences sont bien trop élevées. Quant à la charge de travail, avec 650 intérimaires ouvriers virés depuis le début de l'année, elle n'a pas baissé sur les chaînes. Le travail y est toujours à plus de 100 % de nos capacités.
C'est pour cela que le nombre de grévistes augmente à chaque nouvelle journée d'action nationale et que les ouvriers de Toyota sont plus nombreux à chaque manifestation à Valenciennes.