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Dans les entreprises
RATP : Le 12 octobre, terminus, on ferme
La CGT a déposé lundi 4 octobre un préavis de grève reconductible à compter du 12 de ce mois. Si l'orientation prise par le principal syndicat de l'entreprise a surpris certains agents qui sont encore dans une attitude attentiste, elle a satisfait nombre de militants pour qui l'opposition à la politique du gouvernement doit nécessairement s'amplifier et s'approfondir.
À la RATP, depuis 2007, il n'existe plus véritablement de régime spécial de retraite. La durée de cotisation qui était toujours de 37,5 annuités pour une retraite complète passera progressivement à 40 annuités en 2012. Toutes les autres mesures comme les décotes, le mode de calcul de la retraite etc., entrent également en application.
Comme l'indique le gouvernement dans un document d'orientation sur la réforme des retraites, toutes les « mesures destinées à augmenter la durée d'activité s'appliqueront à l'ensemble des salariés, du public comme du privé ». Donc les agents de la RATP seront touchés comme l'ensemble des travailleurs par cette nouvelle attaque du gouvernement, même si cela se fait avec un peu de décalage.
Lors des précédentes journées d'action le nombre de grévistes dans les transports parisiens est resté relativement faible, sauf sur la ligne B, qui a conservé une présence militante importante. La journée la plus suivie a été celle du 7 septembre, particulièrement au métro-RER, un peu moins au bus. Dans les dépôts de bus, qui comptent 11 000 machinistes et où travaillent souvent des jeunes, sans grande tradition de lutte encore, la mobilisation a été plus difficile.
À cela s'ajoute une rancoeur sur la façon dont les principaux syndicats ont stoppé la grève de 2007 sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, pourtant puissante et prometteuse. Toutes ces raisons ont sans doute concouru à ce que les journées de grève de cette année n'aient pas été des succès.
Les appels des syndicats SUD et FO à une grève reconductible, dès le 7 septembre, étaient restés sans effet du fait du peu d'influence de ces syndicats. Maintenant que la CGT est sur les mêmes rails, le climat va-t-il changer à la Régie ? Beaucoup l'espèrent en particulier les plus combatifs et les plus militants. Car, forte du nombre de ses adhérents, la CGT peut changer le moral des travailleurs et donner confiance au plus grand nombre. D'autant plus que les problèmes sont nombreux à la RATP, à commencer par la nécessité d'augmenter tous les salaires. Chacun est conscient que ce n'est pas la seule RATP qui pourra obtenir le retrait du plan Sarkozy-Woerth. Mais la profondeur du mécontentement est telle aujourd'hui qu'une étincelle peut mettre le feu à la plaine et pourquoi ne viendrait-elle pas de la RATP et d'autres entreprises de transport, où des préavis de grève reconductible ont aussi été déposés ?
Dans les transports parisiens, il y a en tout cas des militants qui sont prêts. Et s'ils réussissent à convaincre les autres travailleurs de la RATP, cela peut déboucher sur le mouvement d'importance attendu par beaucoup.