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Leur société
Présentation du budget 2011 : Une rigueur qui épargne les possédants
Le budget 2011 constitue « une rupture historique », a déclaré Baroin avant de le présenter au Conseil des ministres du 29 septembre. Il entend réduire le déficit public à 6 % du PIB, en augmentant les recettes de 7 milliards d'euros et en diminuant les dépenses de 10 milliards.
En fait de « rupture », ce budget est au contraire dans la continuité des précédents : le gouvernement continue ses attaques contre les services publics et prend dans la poche des salariés, tandis que les possédants et les très riches sont épargnés.
Du côté des recettes supplémentaires, Baroin a annoncé que la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu serait relevée de 1 %, passant à 41 %. Mais il n'augmente pas le taux d'imposition des entreprises, dont certaines sont pourtant florissantes. Ce taux reste à 33,3 %, alors qu'il était à 50 % en 1985. Vingt-deux niches fiscales sont aussi « rabotées », ce qui diminue un peu le crédit d'impôt accordé aux bénéficiaires, mais il en reste tout de même 444 autres, auxquelles le ministre ne touche pas !
Et lorsque Baroin cherche des rentrées du côté des entreprises, cela ne va pas bien loin. Par exemple, les cotisations au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles ne seront relevées que de 0,1 point. Et quand il annonce une augmentation de la TVA pour les offres « Triple play » des opérateurs télécoms, ou des taxes supplémentaires pour les assureurs et les mutuelles, tout laisse craindre qu'elles répercuteront ces hausses sur les consommateurs qui, en définitive, paieront l'addition.
D'autres mesures, comme la prestation du jeune enfant qui prend effet un mois après la naissance et non le jour-même, ou la fin des trois déclarations pour les mariés, pacsés ou divorcés dans l'année, s'en prennent directement à des contribuables qui n'ont pas forcément, loin s'en faut, de hauts revenus.
L'autre partie du budget concerne les dépenses. Les économies réalisées sont essentiellement dues à la baisse du nombre des emplois publics (31 400 postes vont encore être supprimés en 2011) et le gel des versements d'argent de l'État aux collectivités locales, qui ont pourtant vu leurs charges augmenter avec la décentralisation de certaines activités. Tout cela, la population va le payer, par des hausses des impôts locaux et par une dégradation accélérée des services publics.
Loin d'être une « rupture », ce projet de budget montre au contraire que le gouvernement continue ses attaques contre la population laborieuse.