Le magazine UFC-Que Choisir vient de publier les résultats d'une étude sur l'évolution des dépenses de santé des Français. Au moment où le gouvernement annonce une nouvelle série de mesures pour « réduire les dépenses de santé » de 2,5 milliards d'euros, cette étude montre que se soigner devient un luxe pour les plus démunis.

En effet si, en 2001, 5 % du montant des dépenses n'étaient pas pris en charge par l'Assurance maladie, en 2008 le pourcentage est passé à... 49 %. C'est le résultat du déremboursement de centaines de médicaments, de la participation forfaitaire d'un euro sur chaque acte médical ou biologique, de la franchise de 16 euros sur un acte supérieur ou égal à plus de 91 euros ou encore des franchises médicales de 50 euros par an et par assuré. Au total d'après UFC-Que Choisir une personne qui consacrait 407 euros à se soigner en 2001 devait payer 618 euros sept ans plus tard, soit une augmentation de 52 % !

UFC-Que Choisir dénonce aussi l'augmentation de plus de 44 % des primes des complémentaires santé sur la même période 2001-2008, alors que les prestations de remboursement ne progressaient, elles, que de 27 %.

Au total, UFC-Que Choisir indique qu'en 2008 la proportion de personnes qui ont renoncé à des soins pour des raisons budgétaires a progressé de 20 % par rapport à 2004. Et bien évidemment ce sont les ménages les plus modestes qui sont le plus touchés par ces mesures.

La politique du gouvernement en matière de santé laisse sur le bord de la route des millions d'assurés, contraints à renoncer à se soigner correctement. C'est une politique de non-assistance à personne en danger.