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- Lutte ouvrière n°2200
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Dans les entreprises
Sanofi-Aventis - Romainville (Seine-Saint-Denis) : En lutte pour les salaires et l'emploi
Depuis lundi 20 septembre, les travailleurs de l'entreprise Sanofi-Aventis de Romainville (Seine-Saint-Denis), manifestent dans l'usine ou encore au siège, à Paris, ainsi qu'à la Croix-de-Berny, où se tiennent les réunions du Comité central d'entreprise (CCE), où la direction a dû les écouter.
Les travailleurs ont également manifesté de Romainville à Pantin, où ils ont reçu des marques de sympathie de la population, quelquefois d'anciens de chez Roussel-Uclaf, nom de l'entreprise avant que plusieurs fusions ne la transforment en Sanofi-Aventis.
La raison de cette colère est qu'après l'annonce de la fermeture en 2014 de leur usine et de celle de Neuville (banlieue de Lyon), supprimant ainsi 904 emplois dans l'activité chimie, dont 217 à Romainville, la direction fait la sourde oreille à leurs revendications.
Après avoir largement déclaré dans l'entreprise et dans les médias que l'effectif total de la chimie serait maintenu et que tous les travailleurs dont l'emploi disparaîtrait seraient reclassés sans problème en région parisienne (ou dans les sites de province pour ceux qui le souhaitaient), aujourd'hui, la direction change de langage.
Elle explique maintenant qu'il sera difficile de reclasser tout le monde en région parisienne. Les conditions d'accompagnement qu'elle propose sont inférieures aux plans précédents. De plus, les plus âgés devraient attendre la fin du plan début 2014 pour pouvoir partir, alors qu'ils ont déjà effectué des dizaines d'années de travail posté et de nuit. Enfin la direction refuse toujours le maintien des revenus et l'intégration des primes dans les salaires pour les postés (à titre d'exemple, la prime de 5x8 représente 35 % de leur salaire).
Pourtant, l'an dernier, Sanofi-Aventis a décroché la première place du CAC 40 avec 8,5 milliards d'euros de bénéfices déclarés. Et l'année en cours est encore plus prometteuse. Sanofi-Aventis regorge d'argent et vient d'annoncer son intention d'acheter une entreprise de biotechnologie pour plus de 15 milliards d'euros « cash » !
Les travailleurs de Romainville veulent garder un emploi là où ils vivent, quitte à répartir le travail entre tous, tout en maintenant l'intégralité des rémunérations. Cela ne mettrait pas Sanofi-Aventis sur la paille ! Ce sont les patrons, et pas les salariés, qui veulent faire disparaître les usines pour améliorer encore leurs profits et enrichir dirigeants et actionnaires.
Pour le moment la direction a surtout annoncé une « prime à la création d'entreprise », en fait une prime au départ, de 70 000 euros en plus des indemnités de licenciement conventionnelles. Ce n'est pas ce que veulent les salariés. Ils exigent un emploi correct qui leur convienne et ne menace pas leur vie familiale, avec maintien pour tous des mêmes payes et des mêmes conditions et un départ dès la fin de l'année pour les plus anciens.
La lutte vient de commencer et ceux qui y participent sont déterminés à ne pas céder.