Grenoble : Non à la fermeture du lycée Mounier ! Oui à sa reconstruction !30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble : Non à la fermeture du lycée Mounier ! Oui à sa reconstruction !

C'est brutalement, au journal télévisé de France3, que l'annonce de la fermeture du lycée Mounier de Grenoble a été faite, vendredi 24 septembre, par Jean-Jack Queyranne, président socialiste du Conseil régional de Rhône-Alpes. Les élus du Conseil d'administration du lycée avaient reçu, eux, juste avant, une convocation à un Conseil d'administration extraordinaire, avec comme seul ordre du jour, « l'avenir du lycée Mounier ».

Aucune concertation n'a eu lieu auparavant, aucune information n'a été donnée à la commission du Conseil régional chargée des lycées, qui avait siégé le 16 septembre.

La Région dit vouloir appliquer le principe de précaution pour un bâtiment jugé vieillissant et à terme dangereux. Elle ne s'engage plus aujourd'hui sur la reconstruction du lycée, même si des dizaines de millions d'euros ont pourtant été débloqués à ce titre. La fermeture du lycée est prévue en juin, et les lycées qui accueilleront les élèves de Mounier sont déjà prévus.

Le lycée Emmanuel-Mounier est le lycée du secteur sud de Grenoble, en particulier celui qui scolarise les élèves du Village Olympique et de la Villeneuve, quartier populaire sous les feux de l'actualité depuis cet été. Il compte 750 élèves. Situé à deux pas du centre-ville, c'est un lycée choisi par la municipalité pour un projet scientifique pilote, avec de nombreuses options dites rares, comme le chinois, une classe Enaf (enfants nouvellement arrivés en France), deux BTS, un Clept (dispositif pour les élèves décrocheurs) et un baccalauréat italien, double diplôme reconnu dans les deux pays. Ce lycée, caractérisé par sa mixité sociale, a donc une stratégie éducative qui permet à une très grande majorité d'élèves (en proportion bien supérieure à la moyenne) de réussir le baccalauréat. Les élèves en rupture scolaire cohabitent avec des élèves de sections de haut niveau, et cette politique porte ses fruits. Les effectifs sont en augmentation, puisqu'une septième classe de seconde a été ouverte en juin, et en ce moment, les classes de seconde et de terminale sont entre 33 et 35 élèves.

Il n'est donc pas question pour les élèves, les personnels du lycée et les parents d'élèves d'accepter cet oukase du Conseil régional, à majorité socialiste rappelons-le.

Dès le jour de l'annonce, une assemblée générale eut lieu au lycée, avec tous les élèves et le personnel. Même chose le lundi 27 après-midi. La veille, des enseignants ont interpellé l'élu socialiste Michel Destot, maire de Grenoble, qui a affiché sa solidarité avec le Conseil régional. Élèves, professeurs, personnels administratifs et techniques, parents d'élèves, plus tous ceux choqués par cette soudaine décision venus apporter leur soutien, ont fait un sit-in à plus de 400 devant le lycée, pendant le déroulement du Conseil d'administration extraordinaire. Les élus régionaux, les représentants de l'inspection académique, courageux mais pas téméraires, sont rentrés en catimini par la porte de derrière.

Mardi 28 septembre, la mobilisation se poursuivait pour exiger la reconstruction du lycée et non pas sa démolition pure et simple. Beaucoup pensent que la fermeture et la démolition d'un lycée à Grenoble, et comme par hasard celui des quartiers sud, fait partie de la politique actuelle d'économies, aussi bien du Conseil régional que de l'Éducation nationale. Un lycée en moins, ce sont des postes en moins, et un magnifique terrain au centre-ville à mettre dans les mains des promoteurs immobiliers.

Alors si le lycée doit fermer, ce doit être pour le temps nécessaire à sa reconstruction, un point c'est tout.

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