Chirac et les emplois fictifs à la mairie de Paris : Delanoë et sa majorité municipale effacent l'ardoise30/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2200.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chirac et les emplois fictifs à la mairie de Paris : Delanoë et sa majorité municipale effacent l'ardoise

L'accord qui vient d'être scellé entre Bertrand Delanoë, l'actuel maire de Paris, et son prédécesseur de l'UMP, Jacques Chirac, permettra à ce dernier d'échapper à toute sanction judiciaire, puisque au terme de cet accord la Mairie de Paris retire sa constitution de partie civile.

Ce qui signifie que le procès aura lieu (quand ?), mais que son issue est connue par avance, puisque le procureur a déjà annoncé qu'il réclamera la relaxe.

Pourtant, l'ex-président de la République s'est rendu coupable d'un délit, celui de création d'emplois fictifs ou, pour dire les choses plus crûment, de détournement de l'argent de la municipalité parisienne pour financer les activités de son parti. L'arrangement prévoit que Chirac versera 2 200 000 euros pour indemniser la mairie, déboursés pour deux tiers par l'UMP et pour les 500 000 restants par lui-même.

Les deux parties se déclarent satisfaites, l'UMP étant soulagée d'avoir évité un procès à grand spectacle, risquant de ternir un peu plus son image en exposant publiquement, de plus en période préélectorale, des pratiques peu avouables aux yeux de l'opinion. Les élus PS et PCF de la majorité municipale, avec l'appoint des élus UMP, ont voté la transaction. La gauche y voyant à la fois une bonne affaire pour la municipalité qui récupère plus de 2 millions d'euros, à reverser, explique Delanoë, aux contribuables parisiens, sans compter, ajoute-t-il, que l'acceptation de ce compromis par la droite sonne comme un aveu de sa part.

Seuls, le groupe des Verts et les deux élus du Parti de Gauche du Conseil municipal parisien ont refusé de voter l'accord, invoquant une atteinte à la morale publique, une remise en cause de l'éthique politique.

Certes, ce « petit arrangement entre amis » n'est pas fait pour redorer l'image de ces politiciens que l'on voit, lorsqu'ils passent devant une caméra ou côtoient des journalistes, s'affronter férocement, verbalement s'entend, et qui, le dos tourné, font ami-ami. Mais de telles complicités ne sont pas nouvelles ni si rares.

Faut-il rappeler que ceux qui ont accepté l'accord parisien, comme ceux qui le récusent, y compris les Verts, appartiennent à des partis politiques qui, en 2002, avaient comme un seul homme appelé à voter pour ce même Jacques Chirac, qu'ils présentaient comme l'unique rempart de nos libertés. Cette escroquerie-là, la population laborieuse n'a pas fini de la payer.

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